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dessus une ample moisson de richesses pour la géologie. Mais il
fallait des circonstances bien favorables pour pouvoir prendre
tei-re sur une île aussi petite, escarpée, ronde et aussi isolée ; car,
pour peu qu’il y ait de mer, la lame en fait le tour et brise partout.
L’amour îe plus prononcé pour la science ne devait donc
pas, en pareil cas, s’écarter des règles de la prudence , et exposer
un canot et tous les hommes qui le dirigeaient à se perdre sans
espoir de salut sur ces plages inhospitalières. C’est à tort, il me
semble, qu’on désigne ce volcan comme le plus bas de tous les
volcans ; car ce n’est pas des fumerolles qu’on doit prendre sa
hauteur : comme toute la masse est volcanisée, et que d’aucun
côté il n’y a de cratère bien apparent, la hauteur de l’île doit être
prise pour la hauteur du volcan. Nous la mesurâmes de 165 mètres
environ. L’île a un peu plus d’un mille dans son plus grand
diamètre, du nord au sud : ses côtes sont très-accores. Comme elle
est très-isolée du groupe des Shetland, puisque la terre la plus
proche en est à dix lieues, et que les îles Shetland sont elles-
mêmes très-hautes et très-escarpées, pour se rendre compte de sa
formation , on est obligé d’admettre deux époques : la première ,
qui comprend celle où l’île a dû surgir du sein de la mer sous la
forme d’un volcan, à la hauteur voisine de celle qu’elle a aujourd’hui
et une période postérieure pendant laquelle un affaissement
du côté de l’ouest et des éboulements successifs oui enseveli le
cratère de ce côté. La lave, qui avait coulé d’abord dans l’autre
sens, comme paraissent l’indiquer les plans obliques des surfaces
de ce côté , a vu aussi ses coulées arriver au sommet où elles occupent
la position de l’ancien cratère, et les vapeurs qui s’élèvent
encore aujourd’hui dans le N. 0 . sont produites par l’action ralentie
, mais permanente de la force volcanique qui trouve, de ce
côté, une issue plus facile à ses produits. La base du volcan a si
peu de surface que ce soupirail paraît lui suffire, et, à moins
d’une destruction complète de l’île , on ne doit guères s’attendre
à voir STirgir un autre cratère comme l’ancien. Mais la présence
de cette île rend probable l’apparition subséquente d’autres volcans
dans ces parages, qui surgiront du fond des mers comme
ceux de Santorin et des Açores ou de la Sicile; mais jamais les
pampres de la vigne ne couvriront les flancs de leurs cratères de
leur vert et gi’acieux feuillage , comme, dans ces régions fortunées.
En quittant l’île Bridgeman , nous courûmes au sud du monde
sur l’île Hope de la carte de Powell, qui se trouve ne pas exister;
mais nous aperçûmes le soir une grande quantité d’îles de glace
entourées de débris qu’on prit pour la banquise. Le calme survint
pendant la nuit et nous retint immobiles.
(Af. Dubouzet.)
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Le beau temps continue, mais Thorizon est plus chargé dans la
partie sud ; il doit faire mauvais temps dans cette direction. Nous
nous éloignonsde lapetiteîle Bridgemaen, qui, par un singulier
jeu de la nature, a dû porter la chaleur extrême de ses éruptions
aux lieux abandonnés à une congélation perpétuelle. Quel spectacle
fantastique a dû être celui de sa première apparition au milieu
des glaces éparses ! L’embrasement des matières volcaniques
éclairant d’une sombre lumière l’éblouissante blancheur des
neiges devait produire un effet magnifique, tandis que, plus tai'd,
la mer, agitée par le mouvement de la terre, devait, à son tour,
unir ses mugissements au bruit de fardente fournaise. Les îles de
glace, ébranlées, devaient à leur tour éprouver faction de ce
bouleversement ; entrechoquées, elles devaient emplir la mer de
fragments ; ou détruites par l’action du feu , elles perdaient en
quelques heui’es une forme produite par tant d hivers, jusqu a
ce qu’enfin le volcan fatigué eût cessé la lutte ; alors, la mer a dû
redevenir paisible, les glaces suivre le cours ordinaire de leur formation.
Et de ces grands bouleversements, de ces convulsions
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