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longitude est et le io5° de longitude ouest , rien ne me paraîtra
plus facile à expliquer, parce que l’absence des terres, ou plutôt
leur situation rapprochée du pôle , indique d’avance que la rencontre
de la banquise n’aura probablement lieu que sur des parallèles
très-élevés. S’il n’y avait pas de terres au pôle sud , on y
arriverait facilement.
La postérité , plus riche en observations que nous ne le sommes
encore, jugera avec équité l’heureux voyage du capitaine
Weddell.
(Af. Hombron.)
Note g3, page 120.
Le vent a beaucoup diminué, ainsi que la mer; le froid est à
peu près le même, malgré ramélioration croissante du temps. On
largue des ris aux huniers, et, bientôt après , on aperçoit, malgré
un ciel nuageux, la banquise dans l’éloignement. On manoeuvre
pour la prolonger encore. Le commandant pai'aît décidé
à ne quitter ces lieux que lorsque l’impossibilité d’avancer sera
bien démontrée. Cette persistance opiniâtre ne servira probablement
à rien ; car, depuis notre séjour dans les glaces, je ne crois
pas qu’on puisse, dans ces parages et dans la saison actuelle,
faire une trouée vers le pôle. D’un autre côté, le passage me paraît
difficile à admettre là où les vents agissent tellement sur les
glaçons épars qu’ils les resserrent ou les éloignent à volonté. Si
un passage existait, le premier souffle de vent l’obstruerait.
(Af. Desgraz.)
Note g4, page 120.
Les vents passèrent au S. S. O. ; mais le temps resta toujours
couvert, et le froid fut extrêmement vif. La poulaine et les pré-
eeintes étaient revêtues d’une couche épaisse de glace. La neige
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qui était tombée précédemment, et qui continuait encore a nous
gêner par intervalles, augmentait à chaque instant cette croûte
glacée qui recouvrait tous nos agrès. Les anspects et les pinces
étaient mis en jeu pour faciliter la manoeuvre.
Notre route nous valait l’est; nous prolongions la banquise,
dont les pointes principales étaient relevées tour à tour, et nous
cherchions un passage plus heureux que celui qui nous avait si
bien trompés la première fois , en gouvernant au milieu des glaçons
que nous rencontrions à chaque instant. Le passage ne se
montrait pas, et, à la nuit, le temps s’étant mis à grains et le vent
soufflant par violentes rafales, nous fûmes obligés de reprendre
la cape et de manoeuvrer de manière à nous tenir constamment à
petite distance de la banquise.
(Af. Marescot.)
Note g5, page 121 .
La neige fut souvent si épaisse dans la journée qu’elle nous
plongea presquedans l’obscurité. Lèvent varia du S. 0 . au S. E.,
et sauta , à six heures du soir , tout d’un coup à l’est tellement
frais, que nous fûmes obligés de mettre à la cape. Les rafales
furent violentes, et souvent, grâce à la neige, nous voyions à peine
l’avant du navire. Nous passâmes ainsi une affreuse nuit, dans
l’inquiétude de rencontrer à chaque instant des glaces sur notre
route. Cette inquiétude était fondée , car, à trois heures du matin
, on en aperçut tout d’un coup une énorme devant nous, à
moins de 200 mètres ; la corvette n’eut que le temps à peine nécessaire
pour arriver et se ranger sous le vent ; la mer brisait dessus
avec force, et nous crûmes un instant être a notre dernière
heure ; mais ce temps d’angoisse ne dura qu’un instant. Les dangers
d’une banquise ne sont rien comparativement à ceux d’une
pareille rencontre. Il est vrai qu’avec une grande surveillance, a
moins que la nuit ne soit bien obscure, 011 réussit presque tou