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N.N. e . au S. S. E.; mais en continuant notre route, nous vîmes
cette banquise se prolonger dans le S. 0. formant dans le S.S.E.
un grand enfoncement sur lequel nous nous dirigions.
A quatre heures du matin , nous trouvant à un demi-mille du
fond, et ne découvrant aucun passage, nous virâmes de bord, et
nous reprîmes la route du nord, pour sortir du golfe où nous
nous étions enfoncés. Nous étions alors par 63° 45' lat. S. et
47°25' long. O.
La banquise avait partout de deux à trois mètres d’élevation
et les montagnes qui la flanquaient de distance en distance, pouvaient
avoir de 3o à 5o mètres de hauteur. La mer était couverte
de petits glaçons, et nous remarquâmes que le nombre des oiseaux
qui voltigeaient autour de nous , était beaucoup moins considérable
que les jours précédents.
( M . J a c q u i n o t . )
Noie 25, page 5o.
Cet obstacle imprévu dissipa bien des illusions de la veille, et
nous fit considérer le gain de la prime comme une chose désormais
bien douteuse ; car nous étions trop loin de compte pour
espérer trouver la mer libre à onze degrés plus dans le sud. Pour
des yeux mieux exercés que les nôtres , ou plutôt pour des gens
qui n’auraient pas eu un but à atteindre , et par conséquent les
illusions et la confiance qu’on a et qu’on doit avoir, les blancbem's
légèrement jaunâtres qu’on avait vues la veille et que les Anglais
appellent Ice Blinke, et que signalent comme une indice des banquises,
Cook et ions les navigateurs du Nord, auraient suffisamment
indiqué l’approche de cette b a r r i è r e ; l’augmentation du froid
et des îles de glace auraient aussi été d’autres indices suffisants.
La vue de ces champs de glace rendit tous les visages un peu
mornes à bord. Je partageais le désappointement général, néanmoins
ce spectacle tout nouveau pour moi fixa vivement mon
attention et je grimpai au haut des mâts pour en jouir à mon aise.
De là je mesurai du regard l’étendue de ces champs de glace, mu
par le sentiment non raisonné de cette curiosité inquiète qui cherche
à pénétrer là où elle sait qu’il n’est pas permis d’atteindre. Partout
autant que ma vue put s’étendre, elle trouva la mer changée
en une vaste plaine de neige d’une teinte d’un blanc vaporeux,
semée de quelques irrégularités qui paraissaient à peine, excepté
près de la bordure ; car la teinte était partout la même. Les autres
étaient presque insensibles. La bordure de la banquise surmontée
de petites glaces plus élevées, et auxquelles l’imagination
pouvait trouver de la ressemblance avec des carrières , des édifices,
me parut s’élever d’environ trois mètres. Toutes ces inégalités
étaient le résultat naturel de la pression des glaces les
unes sur les autres , qui fait soulever à une très-grande
hauteur les parties brisées par le choc, et les petites glaces
flottantes pressées entre elles et les débris qui retombent sur
les masses voisines s’étaient soudées avec elles. La couleur de
neige et de glace, surtout quand on sait qu’elle doit être éternelle,
annonce tellement l’absence de vie et la désolation qu’elle fait
naître des idées tristes. Malgré moi je ne pus y échapper; encon-
templant cette impénétrable barrière que nous rencontrions dans
le coeur de l’été à une si grande distance du pôle , je m’adressai
toutes ces questions qui n’ont pas encore été résolues jusqu’ici
d’une manière satisfaisante sur la formation des glaces et des
banquises, et me demandai pourquoi, si loin du pôle, rencontre-
t-on celles-ci dans cet hémisphère, quand dans le nord qn. va
souvent si loin sans en voir? Ces champs de glace doivent-ils leur
formation à luie congélation pure et simple de 1 eau de la mer ,
dans une certaine zone à partir du pôle, variable de position et
d’étendue selon les variations que dos courants atmosphériques
i,pportent à la température sous les divers méridiens? Ou bien
¡a congélallon n’est-elle due qu’aux grandes terres qiu servent
d’appui aux champs de glace et sans lesquelles elles ne pourraient
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