marge depuis le 60“ degré jusqu’au pôle , et rien ne
prouvait que cet espace dût être entièrement vide.
Aussi le voit-on lui-méme, après avoir longtemps
balancé dans son opinion h l’occasion de la découverte
de sa terre de Sandwich, pencher pour l’existence
d’une terre considérable qui s’étendrait du
pôle antarctique vers l’Océan Atlantique et la mer
des Indes. Ce passage est si remarquable que nous
croyons devoir le rapporter textuellement.
« Ne voyant ni terre, ni rien qui en annonçât, je
« conclus que celle que nous avions aperçue et que
« j’ai nommée terre de Sandwich, est un groupe
« d’îles ou une pointe de continent; car je crois fer-
« mement qu’il y a près du pôle une étendue de
« terre où se forment la plupart des glaces répan-
« dues sur le vaste océan méridional ; il me paraît
« probable aussi qu’elle se prolonge plus loin au nord
« vis-à-vis l’Océan Atlantique austral et vis-à-vis la
« mer des Indes, parce que nous y en avons toii-
« jours trouvé plus au nord que partout ailleurs, et
a je crois que cela ne serait pas s’il n’y avait pas de
<( terre au sud ; je veux dire s’il n ’y avait pas de terre
« d’une étendue considérable ; car, en supposant
« qu’il n ’existe pas de pareille terre et que la glace
« puisse se former sans elle, il s’ensuivrait que le
« froid devrait être partout égal autour du pôle,
« jusqu’au 70“ ou 60” parallèle, ou assez loin pour
« être au-delà de l’influence d’aucun des continents
« connus; par conséquent nous devions voir de la
« glace partout sous le même parallèle ou aux en-
« virons, et cependant nous avons trouvé le con-
« traire. Très-peu de vaisseaux ont rencontré de la
« glace en doublant le cap de Horn, et nous en avons
« vu très-peu au-dessous du 60” degré de latitude
« dans l’Océan Pacifique austral, au lieu que dans
« cet océan, entre le méridien des 40” ouest et le
« 50” ou 60” e s t, nous en avons rencontré au nord
« jusqu’au 51”. Souvent on en a rencontré par 48“
« et d’autres en ont vu dans une latitude beaucoup
« plus basse. J’avoue cependant que la plus grande
« partie de ce continent austral (en supposant qu’il y
« en ait un) doit être en dedans du cercle polaire ,
« où la mer est si remplie de glaces qu’elle est ina-
« bordable. Le danger qu’on court à reconnaître une
« côte dans ces mers inconnues et glacées est si grand
« que j’ose dire que personne ne se hasardera jamais
« à aller plus loin que moi, et que les terres qui
c( peuvent être au sud ne seront jamais reconnues
« Il faut affronter les brumes épaisses, les ondées de
« neige, le froid aigu et tout ce qui peut rendre la
« navigation dangereuse. L’aspect des côtes, plus
« horrible qu’on ne peut l’imaginer, accroît encore
« ces difficultés. Ce pays est condamné par la nature
« à ne jamais sentir la chaleur des rayons du soleil,
« et même à rester enseveli dans des neiges et des
• That I can be hold enough to say that no man will ever venture
further than I have done and that the lands wich may be
to the south will never be explored. Edition de Londrcs , 177? )
vol. 11, p. 2 3 J .