à Hobart-lown le 7 mai suivant. Ses deux navires
remirent à la voile le 10 octobre, firent la pêche sur
les côtes de la Nouvelle-Zélande et aux îles Ghatam
et Bounty avec un succès médiocre , puis se dirigèrent
vers le S. S. E. Arrivé au 12” degré de latitude
occidentale, il put se maintenir entre 64 et 66”. Le
15 février 1832, par 67” latitude S. et 74” 18' longitude
0. il reconnut une île très-élevée qu’il nomma
Adélaïde, et reconnut dans les jours suivants qu’elle
formait la pointe avancée d’une chaîne d’îles qui se
dirigeaient de l’E. N. E. à l’O. S. 0.
Le 21 février, Biscoe réussit à débarquer sur ce
qu il appelle la terre ferme dans une anse située par
64” 45' latitude S. et 68“ 11'longitude 0. devant deux
hautes montagnes qui reçurent les noms de Mont
Williams et Mont Mowerby. De là Biscoe passa aux
îles New-Sonth-Shetland où il fut jeté à la côte et
pensa faire naufrage. 11 réussit néanmoins à se remettre
à flot, toucha aux îles Falkland (Malouines),
où le navire Lively fit naufrage, toucha ensuite à
Sainte-Catherine, d’où il opéra enfin son retour en
Angleterre.
Biscoe avait donné à sa dernière découverte le
nom de terre de Graham , qui paraît devoir céder à
la désignation de terre de Biscoe , plus généralement
adoptée par les géographes. Le capitaine eut
le mérite d’étendre considérablement vers l’ouest les
limites de la terre antarctique, dont les îles New-
Soiith-Shetland ne sont qu’une sorte d’avant-garde, et
en outre de signaler par un méridien bien plus éloigué
une autre portion notable de ce continent antarctique.
Malheureusement la grande distance à laquelle
Biscoe fut obligé de se tenir de la terre d’Enderby
donne peu de certitude sur ses déterminations; aussi
doit-on vivement applaudir à la résolution qu’a prise
dernièrement le gouvernement anglais de faire explorer
de nouveau par le capitaine James Ross les
terres de Enderby et Biscoe.
Le voyage du capitaine Biscoe excita un intérêt
général tant en Angleterre qu’en France, et valut
successivement à son auteur les grands prix des deux
sociétés de géographie de Londres et de Paris. MM. Enderby
, ses armateurs, encouragés par ce succès, armèrent
sur-le-champ deux autres navires qu’ils
mirent sous les ordres de Biscoe, pour lui donner lés
moyens de poursuivre ses découvertes. Des raisons
particulières firent renoncer Biscoe à ce voyage, et
un autre fut chargé de cette expédition, qui dut partir
d’Angleterre vers le mois de juillet 1832. L’amirauté
avait même désigné un officier de la marine
royale, le lieutenant Rea, pour être chargé des observations
astronomiques. Mais dès le début de sa campagne
, près des îles New-South-Shetland, les navires
furent imprudemment engagés dans les glaces, l’un
fut cerné et coulé, l’autre ne se sauva qu’avec beaucoup
de peine, et l’expédition avorta complètement.
Tels sont les détails qui m’ont été donnés à Hobart-
Town, par Biscoe lui-même, qui semblait croire que
cela n’avait eu lieu que par un défaut d’expérience de
la part du commandant