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CTIAPITRE XIV.
Seconde exploration de la banrpiise et des îles New-SoutlìÜrknev.
1838.
9 Février.
Aussitôt (lëiivré, mon premier soin fut d’accoster
la Zélée pour demander à son commandant si elle
n ’avait pas souffert de son séjour dans les glaces.
11 me répondit qu’ayant examiné la carène de la corvette,
tandis qu’il était dans la banquise, il croyait
en être quitte pour la perte de sa scie, d’une bonne
partie de son cuivre et de quelques espars, qu’au
surplus son navire ne faisait pas une goutte d’eau
de plus qu’auparavant. Nous étions tout-à-fait dans
le même cas. Ainsi je supposai que les corvettes sortaient
des bassins de Toulon et repris mes projets
comme si rien n ’était arrivé.
Pour le moment , je réduisis la toile aux voiles de
cape et gouvernai du côté où la mer me parut le plus
dégagée, c’est-à-dire à TE. { N. E. Le thermomètre
ne marquait encore q u e—3" et — 4“; la violence du
vent amena bientôt un froid très rigoureux : les deux
corvettes étaient couvertes dans toutes leurs parties de
verglas et de glace formée par la neige qui tombait
souvent. Le ciel était entièrement couvert d’un voile
épais et sombre, seulement quand la banquise eut
disparu, dans toute la partie du sud , l’horizon surmonté
d’un reflet brillant jusqu’à la hauteur de cinq
ou six degrés, indiquait encore l’espace qu’elle occupait.
La mer ne tarda pas à devenir grosse et très-dure ;
toute la nuit nous fûmes rudement secoués. Mais ces secousses
nous parurent à tous délicieuses, par conqja-
raison avec celles que nous avions eu à subir les jours
précédents. Ce n ’était plus des masses solides et compactes
qui venaient battre les flancs de nos corvettes,
mais des nappes fluides avec lesquelles nous étions
familiarisés et dont nous pouvions délier les menaces.
Toute la matinée , le coup de \en t du S. S. E. con-
liime avec une grosse mer et un froid très-vif. Nous
poursuivons la bordée à l’est, toujours à la cape; mais
nous sommes souvent obligés d’attendre la Zélée qui
s’arrière, et je finis par lui ordonner d’augmenter de
voiles. Les glaces sont ra re s , et l’on n ’en a pas plus
de quatre ou cinq en vue ensemble.
Pour la première fois depuis huit jours, nous avons
des observations assez exactes qui nous donnent pour
notre position à midi 62“ 9' lat. S. et 39“ 22 long. 0.
La privation continuelle du soleil nous a empêchés
de poiivoii' tracer avec nue certaine précision nos
1838.
l ’évi'ier.
10.
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