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pied sur une parlic dure, trouver l’Oecan lui-méme en entier. Du
reste , nous étions si imprudents que , plusieurs fois , la glace se
brisait derrière nous après avoir sauté, ou bien , dans les intervalles,
nous posions les pieds sur des débiis à peine gros comme
la tète.
(AT. La Farge.)
Note 75, page io4.
Dans la nuit du 6 au 7 , vers dix heures, la brise s’établit à
l’est; la banquise paraissait alors en pleine décomposition. De
grands espaces libres se formaient entre les glaçons qui paraissaient
entraînés dans l’ouest. 11 y avait évidemment un grand
mouvement dans toute la banquise ; mais il dura peu. Vei’s minuit,
la banquise se solidifia de nouveau , e t, au jour, elle était
plus compacte que jamais. La Zélée, pendant cette nuit, fut en-
U’aînée à plus d’un mille ; nous eûmes aussi beaucoup de neige
nt de verglas.
(A/. Gourdin.')
Note 76, page 108.
Maintenant, il n’y a plus qu’à se croiser les bras et l’egarder
faire. Malgré les aussières que nous prenons par l’avant et par
l’arrière , et qui sont larguées ou mollies , suivant que les grosses
glaces menacent l’avant ou l’arrière, le navire reçoit de rudes
chocs, surtout par la hanche de tribord. Tout porte contre la
chambre des montres. Je ne sais jusqu’à quel point cela doit les
arranger. Pour mieux préserver le gouvernail, on lui fait une espèce
d’entourage avec les deux jumelles et des vergues de bonnettes.
A huit heures du soir, la brise est au N. 0., parfois des rafales.
Un assez fort glaçon du plus beau bloc menaçant l’arrière, on vire
sur l’aussière de devant; après uneheure de travail, nous finissôns
par l’écarter de queli[ucs brasses. C’est surtout l’arrière qu’il faut
préserver, l’avant est solide.
La position devient dramatique. Où sont-ils ces farceurs à barbes
pointues qui veulent des émotions , du terrible à tout prix?
Et vous, Messieurs de l’Institut, qui faites des théories les pieds
sur les chenêts, quelle ample moisson d’observations vous perdez
: astronomie, magnétisme et physique, il n’y a qu’à se baisser
et en prendre. Les pingouins et les pétrels vous fourniraient de la
neige rouge au quintal. En vérité, je vous le dis , vous avez eu
toi’t de préférer vos moelleux oreillers aux hamacs de \Astrolabe.
Outre toutes les découvertes dont vous auriez pu enricbir la
France, vous perdez un beau spectacle, celui de deux braves navires
se préparant à lutter vaillamment contre un coup de vent,
au milieu des glaces menaçantes du pôle austral.
(Af. Demas.)
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Noie 77 , page 108.
La brume couvre le ciel, la neige tombe en abondance , et les
vents sont du N.N.O. Malgré tous ces obstacles , nous faisons
un dernier effort pour tâcher de sortir de notre triste position. A
huit heures , nous hissons nos huniers ; mais une heure après ,
voyant que la corvette ne faisait aucun progrès , les voiles sont
serrées. Toute la journée a été employée à virer au cabestan ,
pour éviter les glaces qui, à chaque instant, menaçaient de nous
aborder. Dans la nuit, une faible brise d’est et un dégel bien
sensible nous avaient fait e s p é r e r de pouvoir nous dégager enfin
de la position critique où nous nous trouvions ; mais comment
nous aventurer la nuit sans être exposés à être démolis par les
chocs. Il a fallu attendre le jour, qui nous a montré toute 1 horreur
de notre position ; de tous côtés , la banquise fixe et impénétrable.
Par le 63° degré de latitude, nous avons osé ce à quoi,
j u s q u ’ à nos jours , aucun des iiavigateiu's qui ont entrepris des
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