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1838.
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que depuis longtemps oubliée, du moins de mon côté.
Pour mieux éviter toute idée de ce genre, je déclarerai
au contraire que je saisis avec plaisir cette occasion
pour remercier M. Arago de l’accueil bienveillant
et flatteur qu’il a fait naguères à MM. Dumoulin
et Coupvent, deux de mes plus estimables collaborateurs,
ainsi que du rapport obligeant qu’il a promis de
faire sur leurs travaux.
Le point me plaçait, à m id i, par 37“ 43' lat. S. et
77" 26' long. E. Je gouvernai au nord et N. E. pour
me rapprocher de la te rre , que j ’aurais dû déjà voir
avec le temps clair que nous avions. Mais nos montres
nous plaçaient beaucoup plus à l’est que nous n ’étions.
Aussi ce ne fut que le jour suivant, à trois heures et
demie de l’après-midi, que nous pûmes apercevoir la
côte , à toute vue dans l’est. De ce moment je mis le
cap à FE. 4N. E. pour la rallier, et à cinq heures nous
avons vu pointer au-dessus de l’horizon les deux mamelles
de Biobio, reconnaissance infaillible des approches
du port de Concepcion.
Le soir, je me préparais à modérer ma ro u te , de
manière à m’écarter le moins possible de la position
que j ’occupais. Mais à sept heures le calme est survenu
et a duré la nuit entière ; ce qui m’a évité l’embarras
de manoeuvrer.
Aussi, dès que le jour l’a permis, nous avons facilement
reconnu les terres à quatre ou cinq lieues de
distance. Malheureusement le calme, accompagné de
pluie, nous a cloués en place jusqu’à neuf heures.
Alors une petite brise du nord nous a permis de cingler
lentement sous toutes voiles, à l’E. N. E. sous le
vent de la pointe de Talcahuano.
A midi et demi, nous avons viré à trois milles du
rocher Azúcar. Nous avons couru un petit bord au
large, et à une heure et demie, nous avons mis le cap
sur terre. Le vent s’est maintenu si faible qu’il était
déjà nuit quand nous doublions la pointe de Quinquina.
Je n’avais vu qu’une seule fois en ma vie la baie de
Concepcion, et il y avait de cela quinze ans. La prudence
eût donc exigé de remettre le mouillage au
lendemain, car la baie de Talcahuano, sans être dangereuse
, est très-creuse et bordée de terres basses
dans le fond. En o u tre , la nuit menaçait d’être
sombre. Mais j ’eus tant de peur de voir des vents
d’est s’élever et nous forcer peut-être à passer deux
ou trois jours encore à la mer, ce qui eût été funeste à
nos malades, que cela me décida à poursuivre mon
chemin. Je continuai donc ma route tout en tâtonnant
, et à l’aide de quelques rayons de lune, nous
allâmes mouiller, à onze heures, par six brasses,
fond de vase, précisément à côté d’un gros navire que
nous jugeâmes devoir être une frégate anglaise.
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