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1838.
Mars.
162 VOYAGE
dans ces parages inconnns par d’aussi mauvais temps.
Peu après, nous décoiixrons la côte de Trinity devant
nous, distante de quatre ou cinq milles au plus, haute,
montueuse,bien terminée au N. E. et au S. 0. et couverte
de neige dans toute son étendue, sauf quelques
mornes à la côte.
il était alors neuf heures trois quarts et j’aurais
bien désiré poursuivre la reconnaissance de ces régions
antarctiques. Mais il ventait gros frais d’O, S. 0.
La mer était dure, la pluie fréquente et la brume presque
continuelle. Je pensai que ce serait jouer trop
gros jeu que de me laisser aiïaler dans ces détroits inconnus
, an risque de ne plus pouvoir m’en relever,
ou d’aller me briser contre quelque chaîne de glaces
ou de roches. Je soupçonnais fortement que ce canal
devait communiquer avec la grande baie Hughes,
c’était un fait bien curieux à vérifier, mais quoiqu’il
m’en contât, je fus obligé de laisser à d’autres l’honneur
de le constater. Je virai donc de bord, et rangeai
de très-près les îlots Dumoulin, plantés comme de
hauts clochers à la suite les uns des autres et rudement
battus par les flots d’mae mer agitée *.
Le ciel s’éclaircit un peu avant midi, assez pour que
nous obtenions des observations satisfaisantes qui
nous donnèrent : 63“ 27' lat. S. et 61“ 31' long. 0.
Après-midi, le ciel s’éclaircit dans sa partie supérieure,
mais l’horizon est resté couvert d’iine brume
intense qui nous a empêchés de revoir aucune terre.
"Note
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AU POLE SUD. 163
La brise était très-fraîche de la partie de l’ouest et je
ne cessai de gouverner au plus près bâbord, filant à
peine trois noeuds, sur une mer très-dure. A six heu-
les le vent mollit, et vers neuf heures nous restâmes
en calme plat au milieu d’une épaisse brume. Du reste
les glaces étaient peu nombreuses.
A trois heures du matin, la brume s’est un peu dissipée,
et il vient une petite brise du N. N. E. qui fraîchit
promptement; je mets le cap à l’O. N 0. et dès
cinq heures nous filons cinq noeuds en route. Mais
une pluie continuelle nous cache tous les objets. Vers
sept heures seulement la terre se montre subitement
dans le N. 0 . à trois lieues au plus ; ce sont les sommets
de l’île Livingston, et parfois nous reconnaissons
deux hauts pics qui doivent être ceux de Barnard
et de Friesland. Au re ste , un horizon très-embrumé
nous dérobe presque tous les détails de la côte.
Cette brume infernale a été sans doute la cause
pour laquelle nous n ’avons pu rien apercevoir de l’île
Middle, bien que nous ayons dû en passer dans la matinée
à moins de trois milles*. C’est le iléau le plus
redoutable de ces tristes parages; la brume rendra
toujours tres-difficile et très—dangereuse une reconnaissance
détaillée des terres antarctiques.
Le vent avait beaucoup fraîchi au N. N. 0. et îa mer
était très-dure; cependant, à sept heures et demie, je
tentai de prolonger la côte sud de Livingston ; cette
côte semblait se terminer dans l’O. i N. 0 . sous l’appa-
Note 133.
1838.
Mais.
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