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226 NOTES
sité d’autanl plus curieuse, que l’on ne trouve pas facilement
l’occasion de les renouveller dans des latitudes aussi élevées. Une
couche épaisse de neige recouvre les glaçons, composés de bandes
de glaces de diverses nuances et toutes inclinées à la surface
de la mer. Il semble que ces glaces sont dues à la chute des
neiges et des pluies. Quant aux belles couleurs bleues et vertes
que l’on voit dans ces différentes couches , elles sont dues sans
doute à la décomposition de la lumière par la réfraction, mais ce
que j’ai remarqué, sans pouvoir jusqu’ici m’en rendre compte,
c’est l’inclinaison qui m’a semblé la même pour les diverses couches.
Les teintes d’un jaune brun qui s’y trouvent, proviennent
sans doute des excréments des oiseaux de mer qui séjournent
toujours en grand nombre sur ces glaces. Nous retournons à
bord emportant avec nous quelques échantillons de glace pour
être soumis à l’analyse. A peine arrivés , une brume épaisse se
répand sur l’horizon, et le commandant fait continuer la route.
(AT. Gervaize.)
Note 3 5 , page 6o.
Plus nous avancions, plus nous trouvions la route barrée devant
nous, car les glaces compactes commençaient à s’étendre
vers le N. N. 0. Comme le temps était très-beau et la brise de
FE. N. E ., nous la suivîmes néanmoins aussi près que possible.
C’est ainsi qu’à force de changer de route, nous nous trouvâmes,
à dix heures du soir, en position de ne plus pouvoir doubler la
dernière pointe. La nuit vint dans ce moment et nous força de
nous tenir alternativement en panne et sous de petits bords, dans
un espace reconnu et on ne peut plus resserré. Enfin, quand le
jour vint, nous nous aperçûmes que les glaces compactes nous
cernaient de tous côtés , du sud à Fouest, en passant par Fest et
par le nord , et que nous étions enfermés dans un grand golfe ,
dont nous avions fait le tour sans nous en douter. Malheur à
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NOTES. 227
nous si un coup de vent d’ouest ou de N. O. se fût élevé pendant
que nous étions ainsi affalés, car le mouvement qui se fût
opéré dans les glaces nous eût inévitablement enfermés , ou nous
aurions été presque sans espoir de nous en éloigner et d’échapper
à une destruction complète. Les îles de glace offraient toujours
les formes les plus variées et les plus bizarres, mais elles étaient
cependant assujetties à une règle telle, qu’on ne pourrait jamais
représenter par le dessin rien qui ressemblât à une glace , sans
en avoir vu. La plus remarquable de celles que nous aperçûmes
dans la journée, était couverte d’énormes blocs eri’atiques évidemment
étrangers à sa formation, car la surface était plane. Lu
choc avec une autre île plus élevée avait dû les transporter là, à
moins qu’ils n’y fussent déjà quand elle avait été détachée de la
côte.
( M. Dubouzet. )
Note 36, page 6o.
Toute la journée, nous naviguons de cette manière, tantôt
cotoyant la banquise, tantôt passant à travers les parties les
moins solides. A six heures, les vigies nous signalent un passage,
nous continuons de cbenaler, et à huit heures nous nous tioii-
vons au milieu d’un cul-de-sac assez resserré. Partout notre
horizon est borné par de grosses glaces ; elles deviennent de
plus en plus serrées, et nous manoeuvrons constamment poui les
éviter. A neuf heures du soir, ne voyant dissue d aucun côté,
nous virons de bord, cherchant une place assez dégagée pour
nous permettre de passer la nuit en panne. Enfin , vers dix
heures, nous trouvant dans un espace libre, nous prenons le travers,
le grand hunier sur le mât. Jamais nous n’avions vu tant et
de si hautes montagnes de glace ; il eût été impossible d en détci -
miner le nombre. J’en remarquai plusieurs de formes extraordinaires;
une semblable à un obélisque menaçait le ciel de sa flèche
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