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210 NOTES.
tre chose ; il est des cas où tout le savoir du marin est inutile, alors
il peut mettre en panne, se croiser les bras , et avoir loi en son
étoile. Du reste, tous les blocs sont accores , tailles à pic et on
peut sans danger passer à les ranger toujours avec belle mer ; car
quand elle est grosse, elle vient se briser sur la glace avec une
force incroyable.
(M. Dénias.)
Note 21 , page 46-
Nous passons au milieu d’îles de glaces très-nombreuses. Les
observations du 20 donnent un courant de trente milles dans
l’est, du 19 au 20. Celles du 21 janvier donnent douze milles de
courant; ayant observé la hauteur de plusieurs glaçons, l’un a été
trouvé de 70 mètres, c’est un des plus élevés que nous ayons vus ;
l’autre de 34 mètres, c’est à peu près la moyenne. Le nombre des
élevées aux moyennes est de un a six. Nous apercevons plusieuis
baleines. Quelques glaces offrent un aspect remarquable. Les
stries obliques de diverses colorations qu’on aperçoit à leur surface
indiquent qu’elles ont été chavirées. Autour d’elles flottent
une grande quantité de petits débris qui annoncent que l’équilibre
a été rompu d’une manière brusque.
(M- Coupvent.)
Note 22, page 46-
Nous vîmes plusieurs îles de glace do forme tout-à-fait bizarre.
Mais en général on reconnaissait qu’elles s’étaient détachées d’un
champ de glaces compactes par blocs plus ou moins gros. Les
uns s’étaient conservés dans leur position , ayant un plateau supérieur
horizontal à peu près, et couvert de neige; d’autres ayant
eu une portion de leur base minée , s’étaient inclinées d’un côté,
la partie neigeuse descendant quelquefois jusqu’à la mer, comme
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NOTES. 2 1 1
celui près duquel nous avions passé. D’autres enfin avaient tout-
à-fait culbuté et en se brisant avaient pris les foi’mes si aigües, si
bizarres que nous remarquions.On calcula plusieurs hauteurs de
glaçons , de 3 o, 60 et 80 mètres d’élévation. On en vit dans le
lointain qui paraissaient encore plus élevés. Nous étions très-souvent
obligés de nous déranger de notre route, à cause d’eux , et
plusieurs fois nous en passâmes très-près.
(M. Lafarge.)
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Note 23, page 5o.
Sur les deux heures du matin, on reconnut une longue banquise
de glace qui paraissait s’étendre du N. E. au S. { S. E.
Quand il fit grand jo u r, on s’aperçut que ce continent glacé se
prolongeait même jusqu’au S. O. \ S. L’autre extrémité se perdait
alors dans le N. N. E. Nous nous trouvions donc dans un
vaste golfe formé par des champs de glace sur lesquels s’élevaient
cà et là de nombreux mornes d’aspect et de grandeur différents.
On vira de boi’d aussitôt et nous prolongeâmes à cinq milles de
distance les contours sinueux de cette plaine glacée.
Malgré ce voisinage, la température était moins basse que d’habitude
, le ihei-momètre qui, à midi, marquait o°,5 s’éleva dans
les heures qui suivirent le passage du soleil au méridien à 7° ,8 et
2 °,5. La brise, il est vrai, était faible ; mais le temps était si pur,
si beau, qu’on était tenté d’oublier qu’on se trouvait dans les régions
du pôle antarctique.
(A/. Marescot.)
Note 24, page 5o.
A une heure, nous étions environnés d’îlots de glace, et à deux
heures nous en aperçûmes un grand champ semé de montagnes
de distance en distance; d’abord, il nous parut s’étendre du