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ayons encore vues se trouvent dans le voisinage des terres. La
plupart sont de forme carrée, creusées, dans leur partie inférieure,
en voûtes presque régulières qui leur donnent l'apparence
d’ouvrages faits à main d’iiomme. D’autres conservent des formes
plus arrondies avec un volume presque aussi grand. On voit plusieurs
blocs gigantesques échoués sur la côte glacée des Powell ;
la mer déferle avec fureur sur leur masse inerte , et doit enlever
chaque jour une portion de leur volume. La quantité de ces montagnes
de glace effraie l’imagination. Certes , notre perte eût été
certaine, s i, dans une des brumes épaisses qui nous entourent
fréquemment, notre navire eût abordé une de ces forteresses flottantes.
Avec une mer un peu grosse, à peine si quelques débris ,
surnageant sur le lieu de la catastrophe, indiqueraient, quelques
instants après, comment s’est opérée notre destiuction.
(Ai. Desgraz.)
Noie 49, page 74.
Le commandant d’Urville me héla qu’il allait de nouveau essayer
de prendre le mouillage. Nous portions alors un peu sous
le vent de deux îles dont les sommets en pain de sucre sont très-
élevés, et sont la meilleure reconnaissance pour indiquer le canal
de Washington.
A mesure que nous avançâmes, les brises ayant refusé et les
courants nous portant avec assez de force dans le vent, nous dûmes
encore renoncer à atteindre la baie Spence. Afin d’utiliser la
journée, nous laissâmes porter , en prolongeant la côle nord de
l’île Coronation , à quatre ou cinq milles , et prenant des relèvements
pour en déterminer les contours. Toute la partie que nous
avions en vue était couverte de neige , depuis le bord de la mer
jusqu'au sommet des montagnes , et présentait l’aspect le plus affreux
que l’on puisse imaginer. Quelques points seulement, taillés
à pic , nous offraient le rocher à nu. La côte était garnie de
grandes îles de glace dont quelques-unes échouées avaient l’air
de forteresses avancées qui en défendaient l’approche. La corvette
était entourée de pingouins qui ne cessaient de nous étourdir par
leurs cris , et une grande quantité de baleines nous indiquaient
leur présence par les jets d’eau qu’elles lançaient à plusieurs métrés
de hauteur.
(Ai. Jacquinot.)
Note 5o , page 74-
Le vent d’est, qui domine sous cette latitude, souffla cette fois
pendant deux jours avec la même violence ; la mer, qui fut très-
grosse , nous fatigua considérablement; la neige, qui tomba
constamment, et le froid, rendirent la navigation on nepeutplus
pénible pour les équipages. Tout le monde supportait cependant
ces fatigues avec gaieté et résignation. Pour nous distraire, nous
avions la grande variété d’oiseaux de mer, dont on découvrait
chaque jour une espèce qu’on n’avait pas encore vue ; et les matelots
s’amusaient à répondre au cri nasillard des pingouins , qui
passaient par bandes autour de nous, en plongeant comme des
bonites. Plusieurs avaient réussi si bien à les imiter, qu’on attirait
, dans le calme, ces animaux autour du bâtiment. Parmi les
oiseaux qui nous entouraient, on remarquait surtout le grand
albatros noir fuligineux, habitant des hautes latitudes, et le pétrel
bleu cendré, aux ailes arquées et au corps effilé, qui yole
avec une agilité et une grâce extraordinaire. Nous primes a la
ligne plusieurs de ces petits damiers que nous avions rencontres
depuis le tropique du Capricorne jusqu’aux banquises ; et ces
oiseaux, malgré leur goût huileux, furent un régal pour leurs
capteurs.
(A/. Dubouzet.)
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