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218 NOTES.
reproduite en glace peu dense. Du reste, nous sommes toute la
journée presque en calme, à l’abri de la mer, paisibles comme
en rade. Ce soir, nous doublons une pointe de la banquise,
la mer est libre devant nous. Sommes-nous en mer libi’e, ou bien
la glace formant une immense baie, doit-elle encore nous arrêter
bientôt? La suite seule pourra nous l’apprendre.
(A/. Dumoulin.)
Note 29, page 5o.
A deux heures et demie, étant de quart, je vis une ligne d’un
blanc éclatant qui s’étendait du S. E. S. auN. E. J’envoyai
immédiatement un timonnier dans la mâture. Cette ligne blanche
était une banquise, et peu après on la vit distinctement de dessus
lepont.Nous courions alors avec les vents du travers auS.E.^S.,
c’est-à-dire, sur l’extrémité sud de la banquise.
Le commandant s’étant assuré qu’on ne voyait point de glaces
sous le vent, me donna l’ordre de continuer la bordée. A 3 heures
45 minutes, nous vîmes la banquise s’étendre dans le sud et jusqu’au
S. O. Nous relevions alors l’auti’e extrémité au N. N. E.
Nous nous trouvions ainsi enfournés dans une vaste baie formée
par une banquise qui nous parut très-compacte. A quatre heures
nous étions encore à 4 milles du point de la banquise le plus
rapproché de nous.
Ne voyant aucun passage devant nous , nous vii’âmes de bord
et gouvernâmes au nord.
Cette banquise était formée de petits glaçons de peu de hauteur,
serrés les uns contre les autres, et ne laissant voir la mer
en aucun endroit. Nous ne remarquâmes dans cette banquise
que deux ou trois grosses glaces. Cet amas de petits glaçons chavirés
en divers sens, offraient un peu l’aspect des cimetières arabes
ou bédouins qu’on rencontre sur les côtes d’Afrique.
(A/. Gourdin.)
V
Note 3o, page 5o.
Malgré l’augmentation croissante des îles de glace, nous avions
jusqu’à ce matin conservé fespérance d’atteindre de hautes latitudes
sans rencontrer d’invincibles obstacles. Nous étions bien
loin dépenser que la banquise, qui maintenant barre notre route,
arrêterait notre marche d’aussi bonne heure. Le désappointement
a été général, lorsqu’à trois heures de la nuit on s’est assuré
de sa présence au-devant de nos corvettes , et qu’on a pu considérer
cette barrière infranchissable s’étendant a toute vue. La
banquise est formée de champs de glace peu élevés au-dessus du
niveau des eaux, au milieu desquelles se trouvent accumulés
des blocs de la taille de ceux qui forment les îles. Ces champs de
glace expliquent la formation et l’abondance des fragments dont
nous avons été environnés hier. Ce sont évidemment les produits
de leurs bords et leurs sentinelles avancées. L’ordre est donné
de longer la banquise, probablement pour y chercher un passage.
Le cap passe du S. E. au N. E., et nous avançons lentement
sur une surface unie de la mer livrée au calme le plus parfait.
Devant nous, à perte de vue, une ligne blanche et brillante ferme
l’horizon. Ces amoncèlements de glaces éblouissantes sont posés
là comme une limite aux efforts humains et l’on reconnaît dans
le désordre de leur entassement, l’oeuvre violente de la mer et
des vents.
A huit heures, nous passons très-près d’une grande glace,
dont certaines parties sont colorées d’un bleu vif. Déjà nous
avions remarqué diverses couleurs répandues dans les glaces ,
mais à beaucoup plus grande distance et moins vives qu’ici. Ces
glaces étaient quelquefois tellement bleues qu’elles semblaient
grisâtres, d’autres fois la nuance verte plus ou moins foncée
prédominait; mais le plus souvent, elles étaient azurées ou d’une
blancheur éblouissante. En cotoyant la banquise, notre cap
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