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1838.
Mars.
172 VOYAGE
plus tempérées. Dans leur route, la chaleur les minant
sans cesse, leur volume et leur dimension diminuent
assez promptement et il n ’y a que les masses les plus
considérables qui résistant plus longtemps aux chaleurs,
et poussées par des vents du sud très-violents,
peuvent quelquefois atteindre des latitudes assez basses.
C’est ainsi qu’on en a rencontré à moins de cent
lieues des terres de la Tasmanie et même près du cap
de Bonne-Espérance.
De même que cela a lieu dans le nord, il est certain
que vers le pôle sud les froids rigoureux de l’hiver peuvent
congeler, le long des terres, les eaux de la mer et
leur former une ceinture de glaces plus ou moins
étendue. C’est ce qui a été reconnu par les pêcheurs
de phoques qui ont fréquenté les îles New-South-
Shetland, depuis 1820 jusqu’à 1825. Sur la carte de
Laurie, on voit indiquées les limites de la banquise au
nord de ces îles, telle qu’elle a été trouvée à diverses
époques de l’été de 1823, depuis le mois d’octobre, où
la fonte de ces glaces paraît déjà s’opérer activement
jusqu’à la fin de décembre, où la banquise a complètement
disparu.
Tout porte à croire qu’en hiver le détroit entier de
Bransfield, c’est-à-dire l’étendue de mer comprise
entre le groupe des New-South-Shetland et les terres
Louis-Philippe, est occupé par des champs de glace
compacte. L à , le dégel opère assez tard son dernier
effet, et ce n ’est qu’aux mois de février et de
mars que ce passage est complètement libre. 11 paraît
au reste qu’en certaines circonstances les effets du
Ail
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AU PÜLE SUD. 173
dégel peuvent marcher avec une étonnante rapidité.
Foster, en 1829, au mois de mars, trouva, aux environs
de l’île Déception, presque entièrement libre la
mer qu’il avait vue encombrée par les glaces deux
mois auparavant. Nous-mêmes, aux îles Orkney,
nous avons été frappés des changements qui s’étaient
opérés dans la croûte glacée de ces terres, et cela dans
un espace de trois semaines au plus. Tandis que nous
étions bloqués dans les champs de glace, nous avons
été témoins de modifications aussi promptes que remarquables
produites par l’effet des vents et des courants.
On conçoit en effet que ces deux derniers agents
doivent avoir une action puissante sur les glaces,
aussitôt qu’elles ont cessé d’être adhérentes et continues.
En outre , je dois dire que durant notre pénible
croisière le long de la banquise, dans une étendue
de près de 600 milles, jamais les glaces qui les composaient
ne m’ont paru polies et uniformes, comme
celles d’un lac et d’une grande rivière qui aurait été
saisie par une gelée subite. Elles étaient inégales, empilées
et chevauchaient les unes sur les autres, comme
on peut l’observer sur une plus petite échelle, au moment
de la débâcle d’un fleuve, lorsque le vent force
les glaçons à s’amonceler, si un obstacle quelconque
vient s’opposer à leur marche.
Je pense que cet effet peut s’expliquer ainsi qu’il
suit :
Supposons qu’à une époque encore très-peu avancée
de l’année, au mois d’octobre ou de novembre.
1838.
Mars,
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