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Note 98, page laS.
Ce soir,une belle lune succède au soleil; elle se lève rouge comme
du feu derrière les nuages noirs et lisses qui cerclent l’borizon.
Elle éclaire d’une teinte qui nous est inconnue encore, les glaces
éparses. La banquise s’aperçoit comme une ligne blanche au-delà
de la mer bleue. Aucun spectacle ne m’avait laissé d’aussi mélancoliques
impressions. Comme c’est triste! comme c’est isolé! 11
faut avoir vu ce tableau pour comprendre tout ce qu’il s’y trouve
d’abandon et de désolation.
(Af. Desgraz.)
Note 99, page 127.
La question d’un passage vers le sud, en suivant les traces de
Weddell, a été résolue par nous d’une manière trop défavorable,
pour que nous devions poursuivre cette recherche plus
loin qu’il n’a été fait. Après avoir parcouru à très-petite distance
cent cinquante lieues d’une banquise compacte dans un espace
sillonné par les routes de Weddell, après avoir été bloqués plusieurs
fois dans ces plaines de glaces d’où nous ne sommes sortis
qu’à la faveur d’un coup de vent du S. S. E.,et à l’aide des pioches
qui nous frayaient un passage, il ne nous reste plus qu’à
souhaiter des chances plus heureuses aux navigateurs qui viendront
après nous à la recherche du pôle austral.
(Af. Roquemaurel.)
Note 100, page 127.
Nous étions à un mille de la banquise qui s’étendait à perte de
vue dans le N.N.O. Comme nous l’avions pressenti ,clle remonte
vers les îles Sandwich. Le vent ayant passé au N. O, assez frais,
et le temps étant très-brumeux, nous fîmes beaucoup de toile
toute la journée du i 5 , pour nous élever au vent de la banquise.
Nous com’ions des bordées de ti'ois et quatre heures. Toute la
nuit, nous tînmes la bordée du N. 0 . La nuit fut affreuse; ii
neigeait et pleuvait d’une manière désespérante, et avec cela une
brume épaisse nous environnait. L’on continua à garder la toile,
et l’on fut obligé de veiller beaucoup à cause des glaces flottantes.
(M. L a Farge.)
Note 100 (bis), page 127.
Ne sommes-nous pas en droit de douter de la véracité de Weddell
et de Morrell ? Cette question, que chacun de nous s’est posée
sans doute bien souvent, est difficile à résoudi’e; mais la foi ne
saurait se commander, et, quant a moi, non-seulement j ai en
eux une foi bien chancelante , mais je suis sur le point de ne pas
croire un mot de leurs surprenants récits. Il me semble, en effet,
difficile d’admettre (pour ne parler que du premier de ces voyageurs
, l’autre étant depuis longtemps complètement discrédité)
que là où nous avons trouvé une barrière infranchissable de 3 à
4 mètres d’épaisseur, la mer se soit trouvée libre il y a quelques
années. Une saison peut-elle suffire à la foute de la banquise? Je
ne le crois pas, et je pense même qu’à la fin de fété,elle a,à peudè
chose près, la même épaisseur qu’au commencement de cette
saison. Pour que la mer se trouvât dégagée , il faudrait donc , je
pense , faire la supposition suivante , qui, seule , si elle était admissible,
pourrait me satisfaire , puisque je crois que 1 influence
du soleil est à peu près nulle pour la dispersion des banquises.
En hiver, toute la calotte terrestre voisine des pôles se solidifie
dans des limites variables , selon la rigueur de la saison. Dès que
les vents du nord se font sentir, la mer mine peu à peu la banquise
et en disperse les débris. Bientôt l’étendue de bipartie solide cb-
minue sensiblement, et enfin , par une concordance de vents du
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