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1838. Mars.
rence d’iiii petit îlot très-élevé. Je ne savais pas trop
où j’étais précisément, d’autant plus que la latitude
observée par Foster à l’île Déception me donnait lieu
de penser que sur la carte anglaise toute la bande méridionale
de l’archipel New-South-Shetland devait être
très-fautive, sous le rapport des latitudes.
En conséquence, pour ne point m’engager imprudemment
dans quelques-uns des canaux qui divisent
ces îles, je fis porter à l’O. S. 0 . et je dus m’applaudir
de cette précaution, car dès onze heures, comme je ne
me trouvais plus éloigné que de cinq ou six milles de
l’îlot en question, nous reconnûmes, à ne pouvoir en
douter, que c’était ie rocher situé sur la pointe sud de
l’île Déception, et à midi, nous étions à 3 milles à l’est
et précisément en face de l’entrée de la baie. Nous pûmes
reconnaître que les côtes de Déception, et même
une bonne partie de ses sommets étaient presque entièrement
dégagés de glaces. En outre, celles-ci étaient
fort rares au large.
Le soleil ne parut que quelques instants au travers
de la brume et nous ne pûmes obtenir que des observations
peu satisfaisantes, dont voici les résultats :
Latit. observée. — 62“ 57' latit. S. et 63“ 10' long. 0 .
Le vent était passé au N. N. 0 . mais il avait continué
de souffler très-frais, et il m’avait poussé rapidement.
Mais comme nous étions près de Déception,
il mollit beaucoup, et dès une heure trois quarts,
comme nous nous trouvions à un mille an sud du rocher
le plus méridional, nous tombâmes tout-à-fait en
calme. La houle semblait même nous pousser lentement
vers la côte où la mer déferlait avec fureur. Durant
plus de deux heures , nous restâmes dans cette
critique position, et il n’y avait pas lieu de songer à
armer les avirons de galère avec une aussi grosse
houle. En outre , une pluie continuelle semblait menacer
de nous submerger. A moins d’avoir passé par
de semblables épreuves, on ne peut guères se faire une
idée de ce qu’on doit éprouver en pareille circonstance.
Enfin, pour m’achever, je ressentis les atteintes
d’un accès de goutte aigu au pied gauche, et malgré
tout cela il me fallut rester sur la dunette, exposé à
toutes les intempéries de l’air, afin de profiter de la
moindre chance favorable.
Heureusement elle vint ; à quatre heures et demie,
il s’éleva un souffle de l’est, faible il est v ra i, mais
suffisant pour nous détacher et nous éloigner lentement
de cette île où un pouvoir magnétique semblait
nous fixer et même nous attirer. Après avoir varié
quelque temps au N. E. le vent passa au S. E. et
S. S. E, fraîchissant rapidement. Dès onze heures
du soir il ventait grand frais avec rafales, des grains
de neige et une mer très-dure. Nous fûmes obligés
de tenir la cape bâbord sous les huniers, deux ris pris
et l’artimon.
Cette position pouvait devenir très-dangereuse ,
surtout si le vent venait à passer au S. 0 . Acculés sur
les îles Snow et Déception, nous aurions été réduits à
enfiler le canal étroit qui les sépare. Et comment nous
en tirer avec la pluie, la neige et la brume impénétrable
dont lions étions enveloppés? C’est pourtant ce
1838.
Mars.
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