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Æ
1838.
l'évrier.
n. XXIX
proche par la forme des Laminaria pyrifera, mais
dont les vésicules sont axillaires et plus petites au
moins de moitié que celles de l’espèce que je viens de
nommer.
Vers quatre heures, nous dépassâmes la pointe occidentale
de l’île Coronation, et à sept heures nous
étions au nord et à six milles environ de la plus septentrionale
des îles Inaccessibles. Ce sont de simples
rochers escarpés, nus, noirâtres et au nombre de
trois , occupant un espace de cinq ou six milles
d’étendue.
Non loin de ce petit groupe, se trouvaient plusieurs
îles de glace. L’une d’elles n ’avait pas moins de 3,000
mètres d’étendue sur 30 ou 40 de hauteur. Deux
autres, de même élévation, affectaient les formes
d’obélisques ou de pyramides tronquées au sommet.
Enfin, une quatrième présentait l’aspect d’un arc-
de-triomphe en marbre blanc ,v d’une architecture
simple et légère. Sa hauteur nous parut être de* 15 ou
20 mètres sur 10 ou 12 de largeur. A la distance où
nous en passâmes, c’est-à-dire à un mille, l’aspect de
cette glace était singulièrement pittoresque *.
Vers neuf heures du soir, nous nous trouvâmes dans
une mer moins embarrassée, et nous mîmes en panne
pour y passer la nuit.
Dès quatre heures du m atin, je fais servir au S. 0.
mais la brise du S. E. est si molle que nous faisons
peu de chemin. Derrière nous, à quatre ou cinq lieues^
t
sont les îles Inaccessibles et plus loin les montagnes
des îles Orkney. Longtemps encore après qu’on cesse
de les voir, une bande lumineuse nous signale leur
position.
On mit un moment le boat à la mer, pour recueillir
un Fucus et un petit alcyon [Proccllaria pclagica).
Peu après, on vit passer le long du bord une méduse
de grande taille.
Je profite du calme pour tenter une expérience de
température sous-marine à 600 brasses de profondeur.
Mais nous rencontrons le fond à 246 brasses ; il
est de sable vaseux. A cette profondeur, la température
est de 1", tandis que celle de la surface est de 0,5,
On serait tenté de conclure que la température de la
mer demeure à peu près uniforme dans une tranche
d’eau d’au moins 400 mètres d’épaisseur.
Toute la soirée et la n u it, nous continuons doucement
notre route sur une mer paisible et avec une
très-petite brise du nord ou N. 0. et ce n’est qu’à la
nuit que nous perdons de xue les îles Inaccessibles. A
peine trois ou quatre glaces éparses se montrent sur
l’avant, et nous sommes tout étonnés de cet isolement
alors nouveau pour nous. .
Le matin, le ciel est toujours sombre, la brise fraîchit
peu à peu en passant à l’O. N. 0 . et nous serrons
le vent tribord amures, presque en route. Entre sept
et huit heures nous relevons encore les îles Orkney
aux bornes de l’horizon, presqu’à vingt lieues de distance.
Peu nombreuses dans la journée, les glaces repa-
1838.
Février,