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II
minutes en klitiKle et de plus de vingt en longllnde.
C’est pourquoi je lui donnai le nom de mont lîrans-
field, plutôt pour rappeller le souvenir du seul marin
qui eût paru sur ces mers dans un but scientifique ,
que par la certitude que les deux points en question
fussent vraiment identiques.
A la grande terre haute, qui s’étendait indéfiniment
dans le S. 0. je donnai le nom de Louis-Philippe,
pour consacrer le nom du roi qui avait eu la première
idée des recherches vers le pôle austral; la côte basse
qui s’étendait dans l’est fut appellée terre de Joinville.
Ensuite, l’île hante qui semblait occuper la moitié du
canal laissé entre les deux grandes terres, reçut le
nom d’île Rosamel, du ministre qui avait accueilli mes
projets et sous les auspices duquel notre campagne
avait été entreprise. Les îlots épars le long de la côte
reçurent les noms des divers membres de l’expédition.
Enfin, j’appelai Rochers de la Zélée ceux qui
s’étaient montrés les premiers et île Daussy celle que
nous avions laissée sur notre gauche*.
Comme nous courions sur la te rr e , nous avions
tous remarqué une glace dont la teinte sale et terreuse
avait frappé nos regards, et plusieurs d’entre
nous avaient été portés à croire que cette couleur était
celle de quelques rochers engagés dans ce bloc. En
reprenant îe large, je résolus d’éclaircir ce doute, et
nous passâmes si près du glaçon en question, que l’on
put en distinguer la nature comme si l’on eut été desM
sus, et chacun demeura convaincu que c’était la couleur
de la glace elle-même, salie par les excrémenis
des oiseaux ou par la terre à laquelle elle avait pu
adhérer.
Je continuai lentement ma bordée jusqu’à deux
heures du matin, au milieu de glaces nombreuses.
Alors je repris tribord amures, après avoir reconnu
les sommités de la terre vue la veille et quelques pitons
des Shetland dans le N. 0 . De huit à dix heures,
nous fîmes une bordée au N. 0. et gouvernâmes
ensuite au S. S. E. et au sud. Le ciel était assez clair,
le mont Bransfield se montrait dans toute sa grandeur,
et la terre s’étendait de plus en plus au S. 0.
On voyait partout autour de nous la mer bouillonner
sons les bonds des baleines à bosse et des baleines à
aileron {IIump-Rack et Fin-Rack) ; quelques-unes
passaient si près de la coivette, que nous fûmes
infectés par l’eau que lançaient leurs éx ents.
A midi, notre latitude observée fut 62° 53' S. el notre
longitude 59° 15' 0.
Le temps est ensuite nuageux, la brise légère îi
rO. S. 0 . et l’horizon alternativement clair et brumeux.
La Zélée se laisse tomber sons le vent de plus
de deux milles, et nous sommes obligés de l’attendre
durant près de deux heures. Enfin, à deux heures
quarante minutes nous poursuivons notre roule avec
une brise très-moîîe, et vers six heures du soir, après
avoir doublé à sept milles au vent les rochers de la
Zélée, nous nous éloignons de cinq milles environ de
la cbabie d’îlots placés en avant de la grande tej're.