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246 NOTES.
poreuses et de faibles dimensions ; mais celles qui étaient compactes
résistaient et nous rendaient de très-rudes secousses. Eu
moins de deux heures, notre scie à glace fut cassée et emportée ;
nous ne pûmes même en recueillir les débris , qui restèrent sur
un glaçon, où une volée de péti'els les prit d’abord pour une
proie.
{M. Roquemaurel.)
Note 58 , page 87.
Bonne brise , belle mer , entourés de glaces. A n eu f heures ,
on croit voir la banquise. Bien tô t, on s’aperçoit que ce sont des
glaçons épars que rien ne lie; nous donnons dedans et continuons
toute la journée à tâcher d’éviter les plus gros. La corvette est
barrée de tout bord. De fortes secousses en sont la suite , scènes
effrayantes qui arrêtent sa marche et ébranlent sa mâture. Pourtant
, à force de se renouveler , nous sommes habitués à ce
manège, et rions de cette navigation hardie qui effraierait les plus
osés. La scie que l’on a placée sur l’avant du navire est arrachée
par le choc, et reste engagée dans la glace ; le navire a eu quelques
feuilles de cuivre brisées, et voilà tout. A la nuit, nous nous amarrons
sur un glaçon des plus gi’os. Le vent est fra is, mais la
mer des plus tranquilles. De la neige, une visite des officiers de
la Zélée, une observation d’inclinaison. A deux heures, nous
avons aperçu plusieurs phoques étendus sur la glace. Un simple
mouvement de tête indiquait leur étonnement à la vue du navire :
l’un d’eux a rôdé autour du glaçon auquel nous étions amarrés ;
on a tenté de le tuer à coup de gaffe; mais sans succès. Beaucoup
de pétrels blancs et de b ru n s , dont on a tué p lu sieu r s, ainsi
qu’un pétrel g éan t, qui a deux mètres d’envergure sur u u de
longueui’.
(M. Dumoulin.)
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NOTES. 247
Note 58 bis, page 87.
Le commandant voyant une éclaircie dans le S. S. E ., nous
donnâmes à pleines voiles à travers la banquise ; mais les glaces
devenaient plus larges et plus serrées. La corvette, n’ayant pas assez
d’espace pour évoluer, en démolit beaucoup ; mais quelques-
unes plus solides nous arrêtèrent court un instant, puis le navire
reprenant son aire, les secousses devinrent violentes. Dans un
de ces assauts, la scie en bronze qui garnissait l’avant fut arrachée
, comme si c’eût été une planche d’un pouce d’épaisseur.
Nous la vîmes passer le long du bord sur un glaçon. Le temps ,
assez beau au commencement de la journée, s’était couvert, et il
tombait une neige fine et serrée qui nous aveuglait. On cargua
alors les basses voiles , et l’on prit la panne , le grand hunier dessus.
La Zélée était derrière nous , et nous suivait autant que les
glaces le lui permettaient ; bientôt elle nous rallia et prit la panne
comme nous. Les corvettes étaient alors dans une petite baie circulaire
formée par les glaces. De gros phoques, a la peau tigree,
se présentaient sur la banquise, et des pétrels de toute espèce venaient
voltiger au-dessus de nous. On en tira plusieurs, parmi
lesquels se trouvait un pétrel géant qui avait une brasse d’envergure.
A cinq heures , la brume se lev a , la brise fraîchit, et
nous pûmes bien juger de notre position. Nous étions, comme je
l’ai déjà d it , dans une baie d’un mille et demi de diametre , partout
entourée de glaces. Quelques blocs assez forts étaient disséminés
de distance en distance. Le reste de la banquise était composé
de glaces plates et soudées entre elles. Le commandant ayant
remarqué devant nous un fort glaçon, capable de servir d’ancre
flottante à la corvette, nous louvoyâmes pour atteindre ce mouillage
de nouvelle espèce. A sept heures, VAstrolabe avait le cote de
tribord appuyé sur son ancre. Le glaçon pouvait avoir 4 ou 5 mètres
de h au teu r , et il était plat à son sommet Je sautai dessus
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