‘il
peaux de phoques, mais contrarié par la saison
avancée, il n ’aurait pu compléter sa cargaison et se
serait vu obligé de revenir à Stonington.
On lit encore dans le même Fanning, qu’alléchée
par le succès de Y llersilia, dans l’année 1820, une
llotille entière de cinq navires américains mit à la
voile de Stonington pour exploiter la pêche des phoques
aux îlesNew-Soiith-Shetland : c’étaient les bricks
Frederick, Hersilia, les schooners Express, Free-
Gift et le sloop Hero, commandés par Pendleton,
Sheffield, Williams, Dunbar et Nathaniel Palmer. La
pêche fut heureuse, et comme la flotte se trouvait au
mouillage de l’île Déception, la vigie placée sur une
des sommités de l’île , découvrit dans le sud, par un
temps clair, des montagnes dont l’une était un volcan.
Le capitaine Palmer fut expédié avec son sloop
Hero, navire de quarante tonneaux seulement, pour
aller reconnaître ces nouvelles terres. Il trouva que
c’était un pays étendu et montagneux, mais encore
plus stérile, plus affreux, s’il était possible, et plus
couvert de glaces et de neige que les îles New-South-
Shetland. On y vit des léopards marins, mais point de
phoques à fourrures; la côte était cernée par les
glaces, quoique ce fut alors le milieu de l’été, et le débarquement
fut impossible.
Comme Palmer regagnait le havre lankee sur l’île
Déception, vers le milieu du canal, une brume épaisse
vint l’envelopper. Quand elle fut dissipée, il se vit
avec surprise près de deux navires russes, le Vostok
ci le Mirni, de retour de lem- campagne. 11 se rendit à
bord du commandant, auquel il donna connaissance
des découverîes récemment opérées dans le groupe
des Shetland, du mouillage sur l’île Déception et du
continent qu’il venait de reconnaître plus au sud.
Emerveillé de ces nouvelles, le commandant Belling-
hausen aurait comblé de politesses Palmer, et aurait
donné son nom aux terres nouvellement découvertes.
Que cette anecdote soit vraie ou n o n , il est certain
que cette désignation me paraît devoir rester à cette
partie des terres antarctiques, bien qu’elle eût déjà
reçu celle de terre Trinity et Tower-Island, sur certaines
cartes anglaises. Mais on doit croire que ces
découvertes n’avaient obtenu aucun crédit, puisqu’on
lit en propres termes dans une notice de Lanrie sur les
travaux de Powell et de Palmer aux îles New-South-
Shetland et New-Soiith-Orkney, la note suivante :
«Les terres Trinity-Land et Tower-Island des premières
cartes, par la position d’environ 63” \ S. et
60” ^ 0 . sont abandonnées comme imaginaires, ou
n’étant seulement que des montagnes de glace. »
Lanrie écrivait cela après les deux courses de Pal-
mer aux terres antarctiques et après la découveite
des îles New-South-Orkney, opérée conjointement
par l’Américain Palmer et l’Anglais Powell. C’est ici
en effet le cas de rétablir la vérité défigurée par la
partialité de chacune des deux nations.
On lit d’abord dans Fanning , qui écrivit en 1833,
qu’une nouvelle flotille de pêcheurs de phoques,
équipée à Stonington, toujours sons la direction de
Pendleton, se rendit aux îles New-Sonth-Sliei!and,