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358 NOTES.
montré la moindre faiblesse, et avaient conservé leur gaieté au milieu
des positions les plus inquiétantes. Bien différents de certains
hommes qui se rencontrent dans tout armement, et qui saisissent
avec ardeur la moindre occasion, le moindre prétexte de se faire
mettre au poste pour ne pas faire de service, les nôtres ne se présentaient
au médecin que lorsque les forces leur manquaient
absolument ; jamais le courage et la bonne volonté n’avaient failli
un seul instant.
( M. Jacquinot. )
Note 145 , page i85.
Si notre traversée se prolonge , il est à craindre que nos équipages
soient décimés par le scorbut; malgré les soins hygiéniques
pris à bord des deux corvettes et les mesures alimentairesdonnées
aux hommes menacés du mal, on n’obtient aucune amélioration.
Cetle invasion du scorbut ne peut être attribuée qu’à notre longue
navigation dans les parages brumeux et froids, et aux fatigues
éprouvées dans les glaces.
[M. Roquemaurel.)
Note 14 6 , page i85.
Ce temps triste et contraire à la santé de nos malades, semble
influer sur ceux qui paraissent se bien porter. Une languevir générale
règne sur les physionomies. Elle indique le besoin que
tout le monde éprouve d’atteindre un port où nous puissions
nous refaire avec de bons vivres frais , les promenades étendues
et l’air de la campagne.
(M. Desgraz.)
Note i47 7 page i85.
On vit dans la soirée un navire faisant route a l’est. C était le
premier que nous voyions depuis bien longtemps. Aussi chacun
se plaisait à le considérer. Nous aurions bien tous désiré lui
confier quelques lettres , car il se rendait sans doute en Europe,
pour faire cesser un peu plus tôt les inquiétudes que nous savions
. que nos familles devaient éprouver sur notre compte , et donner
un démenti aux prophètes de malheur qui, dès notre départ,
avaient annoncé que nous ne reviendrions plus des glaces
du pôle sud. Des marins même de nos amis avaient ajoute
confiance à ces fâcheuses prédictions, et cette opinion était tellement
répandue parmi les tailleurs, bottiers, etc., toutes ces plaies
des pauvres officiers , qu’il n’en était pas un seul qui, contre les
usages ordinaires, n’eût eu soin de présenter son compte avant le
départ ou de demander des sûretés pour son acquittement.
(A/. Dubouzet.)
Note 148, page 186.
Le 25 au soir, le baromètre commença à baisser et la brise
s’éleva du S. E. très-fraîche. Mais malgré cet heureux pronostic,
aucune amélioration ne se fit sentir dans la santé de nos hommes.
Trois tombèrent malades dans la journée, et les bras commençaient
à être si rares pour manoeuvrer, que ce surcroît de fatigues
pour les hommes valides faisait craindre qu’ils ne tombassent
bientôt eux-mêmes malades. L’entrepont de la pauvre corvette
ressemblait à un hôpital flottant. Au milieu de leurs
souffrances , néanmoins, nos marins courageux montraient toujours
le même zèle pour l’expédition , et leur plus grande crainte
était d’être débarqués au premier port comme malades, et de ne
pouvoir continuer la campagne. J’avais toutes les peines du
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