ï«i
f ij
'i I’ li
' ^ ui’
f
[b
wi
i
\^ r
A- '
1838.
l ’évîicr.
Saddle, poussaient droit vers l’île Weddell, beaucoup
plus éloignée et moins favorable pour un débarquement,
parce que ses plages sont toutes exposées aux
lames du large. Gela d’ailleurs forçait les canots à une
plus longue absence du bord, inconvénient tonjoiirs à
éviter soigneusement dans ces parages où l’état du
ciel change si souvent et d’une manière si brusque et
si imprévue.
Cependant je poursuis ma route le long de l’île
Saddle, lentement et poussé par le courant bien plus
que par le vent. Le temps est beau, la mer tranquille
et nous voyons une foule de pingouins, de cormorans
, de sternes et de pétrels de diverses sortes. -Te
distingue surtout deux pétrels géants qui paraissent
appartenir à deux espèces nouvelles, l’un tout blanc,
l’antre grisâtre, mais bien distinct de celui que nous
avions coutume de voir dans la banquise. Quantité de
baleines sont en vue, et dans le nombre quelques-unes
sont des baleines franches.
A midi, des observations sûres nous placent par
60” 42' lat. S. et 47" long. 0.
ri. xxvî. Vers deux heures , les canots nous rejoignent an
moment où nous arrivons vis-à-vis la pointe 0. de
Saddle. On avait pu accoster sur l’île Weddell, où
l’on avait recueilli une bonne collection de pierres.
On rapportait en outre une provision de pingouins et
deux ou trois chionis tout meurtris. Il paraît que cet
oiseau était très-commun sur le l ivage ; mais ayant
été confondu avec le pétrel blanc, il avait été complètement
négligé et chacun s’était l’ué sur les pingouins.
I
ï
Il en résulta que Y Astrolabe resta privée de bons individus
de cette espèce , car dans tout le cours de la
campagne, il ne revint plus d’occasion favorable pour
s’en procurer.
Nous continuâmes à dériver le long de la terre ;i
l’aide du courant, et à la nuit nous restâmes en calme,
devant le canal de Washington, à cinq ou six milles
de terre environ.
Parmi les hautes glaces amoncelées près des terres,
nous en remarquâmes deux. L’une , sous la forme
d’une espèce de tour assez dégagée, n’avait pas moins
de 76" de hauteur, et l’autre, près de laquelle nous
passâmes, qui présentait la forme d’une église avec
son clocher attenant, pouvait avoir 60 mètres d’élévation.
La tête du clocher était fortement lézardée et
, menaçait d’une prompte ruine. L’ébonlement d’une
masse aussi gigantesque doit offrir un spectacle imposant.
Une pai'eille chute ne pourrait manquer d’être
funeste an navire qui se trouverait trop p rè s, fût-ce
môme un vaisseau de ligne du plus fort calibre.
Le grand cirque que j ’avais observé trois semaines
auparavant à trois on quatre milles à l’est du cap
Dundas, avait dérivé de dix ou douze milles dans le
N. 0 .; car je crus le retrouver à six milles environ au
nord de l’île Lanrie. En tons ca s, il était certain que
dans ce laps de temps les glaces avaient subi de
grands changements. Le rivage des terres on des petites
îles paraissait bien plus dégagé de glace; surtout
îe détroit de Wasliingion, qui était alors presque eiitiè-
î'einent obstrué, semblait désormais à peu près libre.
18;}8.
Février.
A: