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dont la Nouvelle-Zélande semble être la seule patrie,
et que les indigènes désignent sous le nom de Kivi-
kivi ; il me l’abandonna pour une faible somme d’argent.
Heureux de son marcbé, cet insulaire, sur ma
demande, se bâta d’aller en cbercber un deuxième
vivant, pour lequel il me demanda un prix double du
premier. Depuis longtemps, cet oiseau bizarre, dont
on trouvera la description détaillée dans la partie
zoologique de cet ouvrage, élait demandé par les
instructions de l’Académie de Paris ; au ssi, sur
tous les points de la Nouvelle-Zélande où j’avais
abordé, j’avais fait d’inutiles recbercbes pour me
les procurer : lebasard, dans cette circonstance, nous
servit à soubait, et vint me dédommager des fatigues
d’une course dont le but était évidemment manqué.
En rentrant à bord, j’y trouvai une invitation de
madame Delarbre, soeur de M. Bonnefin, mariée à un
habitant de l’île Maurice ; elle m’engageait à aller
prendre le thé chez elle dans la soirée ; mais l’état
de ma santé ne me permit point d’en profiter. J’employai
ce repos forcé pour adresser au ministre de
la marine un rapport détaillé sur nos opérations
depuis notre départ d’Hobart-Town.
Le 2 mai était un dimanche. L’abbé Petit m’avait
demandé d’assister, avec les équipages et les états-
majors des corvettes, à l’office divin; il pensait que
cette démarche pourrait produire sur les indigènes un
effet très-favorable au succès des missions catholiques.
Désireux de rendre à celte association tous
les services qui étaient en mon pouvoir, je lui promis
d’assister en personne et en uniforme au service
divin, et d’engager tous les officiers a en faire
autant, sans toutefois forcer qui que ce lût à une
démarche particulière. La chapelle ordinaire était
trop petite pour contenir tous ceux qui voulurent
prendre part à cette solennité : une tente ornée de tous
les pavillons de signaux de nos corvettes fut établie a
côté du presbytère ; nos équipages fournirent deux
détachements d’hommes armés ; les états-majors
presque en entier et en grande tenue, assistèrent à
cette solennité. Tous les naturels convertis, les étrangers
suivant la religion catholique, accoururent de
leur côté : malheureusement le vent soufflait avec
force, la mer était trop grosse dans la baie pour permettre
aux indigènes de s’y risquer avec leurs faibles
pirogues. Le nombre des Zélandais réunis dans 1 é -
glise catholique s’éleva à environ 150. Au milieu
des uniformes éclatants de nos officiers, les haillons
européens qui recouvraient ces malheureux Sauvages
ressortaient désagréablement; cependant je remarquai
encore quelques-unes de ces nobles figures de
guerriers, dont le tatouage fin et serré attestait
le rang et la dignité. Quelques-uns de ces hommes
étaient drapés dans de vastes nattes de phormium
garnies de peaux de chien; dernier reste
d’une génération qui s’éteint, ces Zélandais, presque
tous d’un âge assez avancé, avaient seuls conservé
ce vêtement national auquel la nouvelle génération,
abrutie et dégradée, a presque totalement
renoncé. Après la messe, Tabbé Petit adressa aux
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