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270 NO TE S.
tr é s -c a s sa n t, est tout à fait impropre à la construction. 11 serait
même difficile de le débiter en planches et de l’équarrir en solives
p ou r la charpente des maisons. E n fin , employé pour b rû le r , il
a l ’in convénient d’exhaler u n e odeur nauséabonde analogue à
c elle du po isson pou r r i.
Ce n’est q u ’avec peine que u ou s avons p u franchir la lisière
touffue qn i boi’de le rivage , p ou r nou s enfoncer dans les forêts ;
mais leurs ombres épaisses ne sauraient offrir que p eu d’agréments
, sous un climat où Ton recherche p lu tô t q u ’on ne fu it la
chaleur d u so le il. D ’ailleu r s, on y rencontre, à chaque pas, des
troncs d’arbres cou ch és q u i barrent le p a ssa g e , des b roussaille s
q u i cachent des trous o ù l ’on cou rt risque de s’enfoncer. Nous
n ’avons donc guère exploré q ue le r iv a g e , en profitant d e la
basse mer ; car les roches basaltiques q u i le forment sont que lquefois
si e sca rp é es, q u ’il est impossible de les doubler sans se
mettre à l’eau .
La baie a été déjà visitée par u n si grand nombre de baleiniers
et de pêcheur s de p h o q u e s , q u ’on renconti’e à chaque pas des
traces de leur passage. La petite p resqu’île dont nous avons déjà
p a r lé , paraît avoir été leur q u a rtier -g én é ra l. U n petit terrain
su r les b o rd s d u ru isseau a été défriché par eux. N ou s y avons
retrouvé quelques légumes.
La baie des île s Auckland offre p lu sieu r s ancrages sûrs et
commodes. Les diverses anses q u ’on trouve sur sa côte ont chacu
n e u ne bonne aiguade et d u bois à portée. La pêche à la lign e
est d’un e ressource précieuse pour rafraîchir lés équipages q u i
vienn en t de la mer. Quant au gibier, nous n ’avons vu qu ’un jo li
merle à c ra v a tte , q u i est encore assez rare ; mais les albatros ,
les hérons et les p in gou in s s’y rencontrent par bandes in n om brables.
Ces derniers sont de la taille d’un gros c an a rd , et ont
autour de la tête u n e couronne de plumes jau ne s. Nous en
avons r encon tr éun, mort su r la grève, q u i avait ia tête surmontée
d ’une aigrette.
Les îles Auckland n’on t eu q ue lqu e importance q u ’à cause de
4’excellente relâche qu ’elles offrent aux baleiniers et aux pêcheurs
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de phoq ue s ; mais les phoques et les b a le in e s, p our suivis par u n
tr ès-grand nombi'e de n a v ir e s , son t devenus si ra r e s, que ces
parages seront bientôt abandonnés. Ce n ’est que dans le cas ou
les Europé ens viendraient co lonise r la N ou v e lle -Z é lan d e , q u ’ils
pourraient songer à occuper cette position avancée dans les mers
Australes. Mais cette terre, peu propre à la c u ltu r e , ne leur
offrirait que peu de ressour c es. {M . Roquemaurel.)
Note 8 , page 116.
Le lendemain de notre arrivée aux îles A u ck la n d , le grand
canot de X Astrolabe, m u n i de trois jou r s de vivres, fu t confié à
M. Boye r, avec la mission de lever le plan de la partie extérieure
du havre nommé par les Anglais S a r a d i s Bosom. Cette excursion
, q u i devait durer deu x o u trois jou r s, offrait u ne belle occasion
de visiter p lu sieu r s points de l’immense bassin de cette belle
rade, j’eu profitai avec empressement; nous quittâmes le bord le
vendredi 13 mars, après le déjeùner de l’équipage, q u i, comme on
s a it , a lieu de grand matin.
Le temps était sombre, mais la mer était calme. Cependant,
après les premières stations sur les îlots dont la rade est parsemée,
et q u i servaient de base au travail de M. Boye r, le vent fraîchit
subitement, et en p eu de temps notre canot, balloté par u n e mer
creuse, entraîné au large par de forts c o u r a n ts, se trouva dans
u n e position assez c ritique. M. Boyer d ut à regret abandonner
la continuation de son travail pou r atteindre un lieu de refuge.
U n e plage blanch e se montrait fort à propos sur la côte opposée ;
il dirigea l’embarcation dans celte d irection, mais déjà lamer était
fort grosse et le vent trop pesant pour nos vo iles. Il restait à d ou bler
un îlo t placé sur notre roule ; u n instant notre sort fut in décis
; l’embarcation, suspendu e sur la crête des lames q ui d é fe i-
laient sur les parois basaltiques de ce rocher, menaçait de se d é molir
sur cet obstac le , ou de se remplir, ce q u i ne valaient gu è ie
m ieu x. Heureusement, cette situation fâcheuse fu t de courte
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