Hollande. A quelques exceptions près, les personnes ayant de
justes titres à Testime pu b liq u e, refusèrent de signer, tandis que
parmi ceux qui consentirent, on compte bon nombre de galériens
déserteurs, de banqueroutiers en fuite e ten fin la lie des habitants.
U n fait aussi important que remarquable, q u e je fais ressortir
ic i à dessein, c'est que ces documents ne s’adressent q u ’aux sujets
britanniques.
« Le 5 février, il y eut un e réunion de chefs zélandais chez
M. B u sb y , résident anglais, où se rendit la majeure partie des
habitants. M. Hobson se fit interpréter par le missionnaire anglais
W illiam , q u i se rendit toujoui’s coupable d’infidélité dans
ses fonctions, au grand mécontentement des personnes comprenant
le Mahoury, q u i lu i en firent souvent de vifs reproches,
ce qui obligea M. Hobson à l’inviter tr ès-po lim ent à être p lu s
correct.
« Dans cette assemblée, M. Hobson déclara aux naturels que
l’intérêt q u ’ils avaient inspiré à la reine d’Angleterre Tavait décidée
à Tenvoyer pour les protéger, et que tel était son mandat.
Qu’ils conserveraient, en conséquence, leurs droits de chefs, leur
liberté et leurs terres; mais que dans leur intérêt ce serait la reine
q u i leur achèterait ces dernières et il finit par les engagera signer
ce concordat. 11 est de notoriété p u bliq u e q u e, malgré l’infidélité
de l’interprète, u n grand nombre de chefs invitèrent M. Hobson à
retourner dans son p a y s, n’ayaut n ullement besoin de lu i n i de sa
souveraine p our les administrer, et à l’exception de h u it à d ix, ils
refusèrent de signer.
«Depuis lors tous les moyens de séduction ont été employés pour
obtenir un meilleur résultat, et, il faut b ien le reconnaître, ce n ’a
pas été in utilement, q uo iq ue cependant la grande majorité per-,
siste à refuser , particulièrement les chefs de la partie nord
de Tîle.
« Maintenant q u ’il est arrivé des troupes, des douaniers, des
agents de police et autres employés, les naturels sont in q u ie is, les
uns regrettent d’avoir sign é , les autres disent que n’ayant jamais
compris l’engagement q u ’ils on t contracté, ils n’en tiennent aucun
compte. Voilà la véritable position des esprits et Tétat du pays.
Les îles de la N ouv elle -Z élan de , celle d u nord p lu s particuliè
r em en t, sont très-riches en beaux bois de construction, chanvre,
mines de charbon de terre, mines de cuivr e, de fer, de plomb,
d ’argent, de soufre, de marbre et probablement d’auti’es matières.
Le terrain, q u o iq u e montueux, est excellent et facile à
c u ltiv e r ; il produit à peu de frais et en belle qualité les céréales,
les herbages et les fruits d’Europe en même temps que ceux des
régions intertropicales. 11 est coupé d’une infinité de belles rivières
q u i , ainsi que la mer, contiennent de grandes variétés
d’excellents poissons. Les ports sont vastes et nombreux ; les
fonds y sont d’une excellente tenue, particulièrement dans 1a Baie
des lie s . La température peut être comparée à celle d u midi de la
France et le climat y est ü ’ès-sain.
D ’après ces considérations on concevra facilement de q u e lle importance
il serait pour la France de partager cette possession avec
TAngieterre, q u i, toujours à l ’affût des conquêtes u tiles et aisées,
ne manque Jamais l’occasion de les saisir.
La France, q u i ne sera riche que par un commerce étendu,
trouverait là l’emploi d’un grand nombre de navires marchands;
e lle se créerait des ressources fécondes et indispensables pour
arriver enfin à la supériorité m a iitime que sa position, autant
que les talents de ses officiers, le courage natui'el de ses marins
et ieui’s mérites semblent pi'ésager. Qu’un moderne Colbert se
révèle, et sans aucun doute les résultats viendront justifier cette
o p in io n .
L’occasion est belle d’employer d ’une manière utile le trop-plein
de notre p opula tion ; avant deux ans, ces îles fourniraient un
écoulement immense aux produits de notre industrie nationale ,
q u i, avec un peu d ’aide, ne tarderait pas à l’emporter sur celle des
autres nations. Politiquement parlant, ne serait-ce pas un moyen
infaillible d’assurer la tranquillité intérieure de la France?
Quand on compare ces faits aux pompeux articles publiés palles
journaux anglais sur les résultats des conférences tenues
chez le gouverneur, et surtout quand sur les lieux on a recueilli
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