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à M. Bonnefin el pour blâmer sévèrement les règlements
administratifs qui avaient marqué l’arrivée
de M. Hobson.
L’anniversaire de la fête du roi fut célébré par
nous avec le cérémonial habituel : les corvettes furent
pavoisées ; vingt et un coups de canon firent retentir,
trois fois dans la journée, les échos de la rade.
De grand matin et avant que le soleil se fût levé sur
l’horizon, le transport anglais le Buffalo, obéissant
sans doute aux ordres du gouverneur, élait venu
mouiller à nos cêtés. M. Hobson, en apprenant par
son secrétaire que nous étions seuls sur la rade, avait
probablement redouté le résultat que notre présence
pourrait produire sur les Sauvages, et il s’était hâté
d’envoyer à nos cêtés l’unique navire de guerre dont
il pouvait disposer, afin de neutraliser, autant qu’il
élait possible, l’effet de notre séjour devant le village
de Korora-Reka, où son autorité était fortement contestée.
Mais ce qu’il y a d’extraordinaire, c’est que
le Buffalo, obéissant sans doute encore aux ordres
qu’il avait reçus, ne fit, à l’occasion du 1" mai, aucune
de ces démonstrations que la politesse a consacrée
entre les navires de guerre appartenant à
des nations amies, lorsqu’ils se rencontrent sur la
même rade. Le commandant du Buffalo laissa même
longtemps son navire sans pavillon ; ce ne fut qu’une
heure après le lever du so le il, que les couleurs anglaises
flottèrent sur l’arrière de ce navire.
Comme je m’y étais engagé la ve ille , je me préparai
à faire ma visite au capitaine Hobson ; le capitaine
Jacquinot me suivit dans son embarcation,
e t, bien que je souffrisse cruellement de îa
goutte, nous nous dirigeâmes vers la rivière Kava-
Kava. La distance qui nous séparait du village de
Païa était an moins de 5 à 6 milles; cette course
fut des plus fatigantes, car le vent soufflait avec
force, la lame entrait à chaque instant dans les em -
baî’cations et les secouait rudement. Nous abordâmes
la plage enfin, et immédiatement nous nous
dirigeâmes vers la demeure de M. Hobson, à la porte
duquel veillait un factionnaire. Un sous-officier sortit
du poste pour nous recevoir : sur notre demande
de voir le gouverneur, il nous répondit que celui-
ci était parti îa veille pour aller visiter un de ses
amis, et qu’il ne devait rentrer que le'soir. J’avoue
que je vis dans cette réponse l’intention formelle
de M. Hobson de ne pas se rencontrer avec nous ;
du reste, comme ma démarche ne devait être
considérée que comme une visite de politesse, je
ne fus nullement contrarié de ce résultat; nous
déposâmes nos cartes, et nous nous rendîmes ensuite
à la demeure de M. Williams. Nous ne trouvâmes
que la femme de ce missionnaire; son accueil fut
froid, mais poli. Nous y restâmes peu de temps ; je
souffrais cruellement, et malgré le désir que j’avais
de visiter en détail les vastes domaines des
missionnaires anglais, je dus me bâter de rega-
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gner le bord.
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En regagnant mon canot, j’aperçus un naturel
portant entre les mains un de ces oiseaux bizarres
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