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Avril. terres (luiavoisineiilces rivages, achetées d’abord aux
nalurels, ont ensuite passé par plusieurs mains, sans
que {loiir cela les titresde propriété en soient devenus
moins contestables; cependant, depuis la prise de possession,
ces terrains ont acquis une valeur extraordinaire.
Les premiers colons de îa baie des Iles, en spéculant
sur la vente parcellaire des terres, ont réalisé
des bénéfices, qui ont servi de base fiictice à îa valeur
des terrains ; et, en peu de temps, ils ont obtenu une
valeur considérable, quoique purement imaginaire.
Ainsi, on m’a assuré que, près du rivage de la mer, on
avait vendu le pied de terrain jusqu’à 5 livres sterlings *
(120 francs) ; les frais d’actes se sont élevés jusqu’à
10 livres sterlings. Du reste, parmi ces spéculateurs,
11 n’existe que fort peu dTiommesqui veuillent réelle-
inent se fixer sur le sol ; il faut plaindre les malheureux
colons qui, en arrivant sur cette terre, voudront obtenir
un teirain pour y bâtir leurs maisons. Heureusement,
la baiedes îles est vaste et profonde, le village
de Korora-Reka occupe, iî est vrai, une heureuse position
pour y placer le siège du gouvernement, mais
le prix qu’il faut déjà mettre à l ’acquisition du terrain
est tellement exorbitant, qu’il est probable que les
nouveaux venus chercheront ailleurs un point plus
convenable pour y fonder leurs établissements.
On rencontre dans le village de Korora-Reka des
hommes de toutes les nations. Pendant que j’étais
dans la maison de l’évêqiie, arriva M. Bonnefin, ancien
marin français, qui avait servi sous l’Empire, et
qui, après avoir cbercbé fortune un peu partout, avait
été conduit, par un destin bizarre, à vivre, au moins
momentanément, sous le drapeau qu’il détestait le
plus au monde. Go compatriote montrait, il est vrai,
une grande exaltation et faisait preuve de beaucoup
d’animosilécontre le gouvernement anglais; mais,du
reste, il était entouré de la considération générale, el,
on lui accordait beaucoup de franchise cl de droiture
dans le caractère. Il nousidonna quelques détails sur la
formation d’une compagnie française, à la tète de laquelle
se trouvait un capitaliste, M. Aguado, pour l’ex-
ploilalion et la colonisation de l’île Tavaï-Pounamou.
Celte nouvelle, qui avait pénétré jusqu’à la Nouvelle-
Zélande, avait produit une vive impression ; aussi
M.Bonnafin assurait-il que notre arrivée dans la rade
avait fait naître les bruits les plus alarmants. A terre, on
s’était empressé d’annoncer que nos corvettes étaient
chargées de colons venant s’établir sous le pavillon tricolore,
malgré la prise de possession de 1 Angleterre.
Ces bruits, qui avaient dû tomber quelques beurcs
après notre arrivée, avaient pris cours lorsque nous
approchions de la baie, cl avaient produit des mouvements
de hausse el de baisse parmi les agioteurs. Au
dire de mon interlocuteur, la prise de possession de la
Nouvelle-Zélande ne se serait pas faite sans d énergiques
protestations de la part des indigènes; depuis
longtemps unecompagnie s’élaitformée pour exploiter
le commerce de laNouvelle-Zelande. Pousse par elle,
le gouvernement anglais avait conçu le projet de s’établir
sur le territoire zélandais ; mais il fallait un motif
d’opportunité pour le mettre à exécution; la formation
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