occasion, vinrent nous lënioigner un intérêt non douteux.
Nous trouvâmes dans cette seconde relâche à
Iloban-Towii, une température plus douce et plus
agréable que lors de notre première visite; nos yeux
étaient habitués depuis deux mois à des scènes si
tristes, que la végétation delà Tasmanie, si pauvre,
du reste, nous paraissait d’une splendeur remarqua-
l)le ; chacun de nous avait hâte d’aller parcourii- la
ville anglaise, où à chaque pas il rencontrait une
ancienne connaissance.
La relâche devait être courte ; le 25 février , nous
devions être sous voiles. En revenant sur la rade d’Ilo-
hart-Town, je n’avais d’autre but que celui de reprendre
nos malades et de donner quelques moments
de repos à nos équipages éprouvés par deux mois
d’une pénible navigation. Toutefois, nous songeâmes
à profiter de notre séjour dans la rivière Derwent,
pour revoir en entier noire gréement et pour donner
à nos corvettes une couche de peinture. Je fixai au
lendemain le commencement de ces travaux; en
même temps je donnai à M. Hombron l’ordre d’évacuer
l’hôpital le plus tôt possible. Tous les hommes
placés sous sa direction étaient convalescents, et
bien que tous ne pussent immédiatement reprendre
leur service, je pensai que le séjour du bord leur
serait plus favorable que celui de la terre, où à chaque
pas ils rencontraient un grand nombre de cabarets ,
si funestes à la bourse et à la santé des matelots.
La pluie, qui tomba d’une manière continue pendant
tonte la journée du lendemain , ne permit de
commencer nos travaux que dans la journée du 19.
Je profitai de celte journée pour adresser au ministre
de la marine un rapport détaillé sur les résultats obtenus
par VAstroîahU et la Zélée dans leurs dernières
recherches, et je joignis à ce rapport les caries
de nos découvertes; le navire anglais le CalcnUa, qui
partait le soir même pour l’Euj ope, fut chargé de
porter notre correspondance.
Dès le matin, les chaloupes furent envoyées à terre
pour faire de l’eau, afin de renouveler celle que nous
avions consommée ; les mâts furent dépassés, un quart
de l’équipage reçut la permission d’alier à terre. J’avais
décidé que chaque jour nos matelots jouiraient de la
même faveur, afin qu’ils pussent tous prendre un peu
de repos, devenu nécessaire, et se préparer aux travaux
que nécessiterait le reste de la campagne. Dans
îa journée, tous les malades rallièrent le bord. M. De-
mas , qui n’avait pu prendre part à la campagne des
glaces pour cause de maladie, s’était rétabli complètement
à Hobart-Town; au moment de notre arrivée,
il était à Port-Arthur; il avait voulu profiter
de son séjour forcé dans les colonies anglaises pour
en visiter les principaux établissements; il rentra dans
la soirée. Nous ferons connaître, à la fin de ce chapitre
, les observations qu’il a pu recueillir pendant le
temps de son séjour dans la colonie anglaise.
Tous les malades de l’hôpital étaient suffisamment
rétablis pour continuer le voyage sans danger pour
leur santé, sauf deux hommes de la Zélée, les nommés
Argelier, deuxième maître de manoeuvre, et Da-
19-.
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