l émîr (-liamaiil ; c’était pour enipochei' le produit
du travail du convict; où est celui qui s’intitule
respectable, et qui serait venu dans la colonie
pour chercher une noble et belle société? Tous sont
arrivés pour y remplir leurs poches, et beaucoup aussi
pour se soustraire au mépris public qu’il avait mérité.
Si vous n ’aimez pas lesNouvelles-GallesduSud,
vous pouvez les quitter; mais pendant que vous y demeurez,
vous n’avez pas le droit de scruter l’histoire
de votre voisin ou celle de sa lignée, et après tout
nous ne craignons pas plus les investigations que
vous. Regardez l’histoire de votre pays, et cherchez,
si vous le pouvez, une généalogie noble, une famille
royale, qui ne soit pas entachée de crimes dix fois plus
grands que ceux dont vos voisins d’ici ont été coupables,
et pour Texpiation desquels ils ont souffert.
« Je témoigne hautement, ajoute l’auteur de cet
article, que dans aucune partie de l’Angleterre où
j’ai vécu au milieu de la population rurale ; je n’ai
rencontré une classe moyenne possédant des qualités
plus précieuses et méritant, par sa conduite,
l’estime et la confiance plus que celle qu’il m’a été
donnée de rencontrer ic i, et dans d’autres parties
de la colonie que j’ai visitées pendant l’exercice de
mes fonctions pastorales. »
Ce journal est l’organe des catholiques, et d’après
ces fragments, dus à la plume d’un prêtre; on peut
juger quel est Tesprit qui anime la population. Un
journal ici se compose d’une feuille, dont les trois
quarts sont remplis d’annonces de ventes de m a i- i8î(i.
, 1 • . , l 'év r ie r . chandises, annonces toujours pompeuses; le reste
est consacré à donner le l'ésumé des séances du tribunal
, les condamnations, et enfin à contenir quelques
articles d’intérêt local remplis d’invectives, de
personnalités et d’épitbètes outrageantes. Je ne saurais
affirmer le nombre des feuilles périodiques qui
paraissent à Hobart-Town ; mais elles sont très-nombreuses.
On conçoit dès lors quel effet la presse doit
produire sur la population, divisée en deux camps
bien tranchés, et entre lesquels il semble qu’il n’y
ait pas de conciliation possible.
Nous ne sommes point restés assez de temps dans
la colonie anglaise pour savoir jusqu’à quel point
les assertions des émancipistes sont fondées, mais
ce qu’il y a de certain, c’est que parmi la classe des
convicts voués au mépris des hommes libres, il
doit exister des hommes sur lesquels les condamnations
qu’ils subissent ne sauraient laisser des traces
indélébiles. Malheureusement, les colonies pénales
ont bien souvent servi de lieu de déportation
pour les condamnés politiques, pour des hommes qui,
souvent égarés par des idées d’un patriotisme honorable
, n’ont pas craint de lever l’étendard de la révolte
afin d’arriver, comme les États-Unis d’Amérique,
à l’indépendance de leur patrie. Le transport
le Buffalo, qui était arrivé au mouillage quelques joins
avant nou s, avait amené dans la colonie un grand
nombre de malheureux Canadiens, condamnés à
la déportation par les lois anglaises, à la suite des