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inomoiile d’anTèt du canot pour sonder ou pour observer des angles,
des go(!iaiids, des mouettes, des damiers et divers autres o iseaux
de mer, le prenant sans doute pour un cadavre de baleine,
s’aggloméraient sur nos létcs en troupes nombreuses. Les canotiers
parvinrent à en abattre p lu sieur s avec leurs avirons. La familiarité
de CCS oiseaux lient d u prodige et prouverait su rabon damment
q u ’ils vivent loin du voisinage des hommes, si dcjà la
position et le climat des îles Auckland n’étaient un sû r garant
q u ’elles ne possèdent point d ’habitants.
Une dernière station su r un îlot assez é ten du , nous procura
la capture de deux manchots à h up pe jaune, et de qu elques canards
de petite espèce. U n de ces manchots trahit, à notre approch
e , une inq u ié tu d e q u i n ’est pas dans leurs h ab itu d e s; on le '
captura néanmoins, et en l’examinant on trouva un b ou t de ficelle
étio item en t serré autour de sa jambe gauche. Le malheureux
avait déjà su b i les rigueurs de la captivité et l’expérience acquise
lu i inspirait sans doute l’agitation que nous avions remarquée;
mais il était dans sa destinée de tomber au pouvoir des hommes,
et, e e q u ie s t encore p is, de devenir la proie de l’histoire naturelle.
U n e grande portion du travail de cette journée s’opéra sur la
côte opposée à celle où nous avions bivouaqué . Ici, le rivage ne
présente plus des plages de sable ou de galets ; on n’aperçoit que
des rochers élevés q u i bordent la mer. Quelques-uns forment des
quais naturels d’une assez grande é tendue, sur lesquels on jieut
aboi der facilement quand la mer est calme. Des bassins sont
creusés dans leurs flancs; u ne de ces criques était justement de
la grandeur de notre embarcation et elle y resta à l’abri pendant
un e assez longue station .
M. Boyei avait parfaitement saisi le moment opportun pour
exécuter sa reconnaissance au large, car le temps, q ui ne tarda
pas à se gâter de n ouveau, l ’aurait rendue impossible un peu pins
tard. Une nouvelle station termina la journée. Cette fois les canotiers
gourmets purent faire un l’epas à p lusieu rs services. Coqu
ille s, poisson, gibier et lard salé furent mélangés de diverses
façons ; toutefois, ils eurent beau s ’ingénier, ils ne parvilirent à
aucun résultat satisfaisant. Le poisson élait rempli de vers, ies
oiseaux de mer conservaient un g oû t h u ileu x et rance , et quant
au lard, il était de sa nature rebelle à toute transformation su c culen
te .
Pendant celte excursion, nous avions abordé .sur un grand
nombre de points de la baie. Partout les accidents du sol donnaient
de la diversité au p a y sa g e , mais au fond c’étaient toujours le
même aspect stérile, la même nature transie. Dans les creux à
l ’abri du vent, la végétation prend quelque v igu eu r . On y voit des
arbres croître à la h auteu r de quatre ou cinq mètres ; mais en
gagnant les hau teu r s, les mêmes espèces de bois se tordent, sc
cou ch en t sur le so l et rampent au lieu de se projeter en ligne
droite. Ils forment alors des broussailles q u i ne dépassent pas un
mètre en hauteu r et q u i attestent suffisamment l’influence meurtrière
du climat sur la végétation. C’est au milieu de ces touffes
d ’arbres nains que les grands oiseaux de mer placent leurs n id s.
Naguères les îles Auckland étaient un lieu d ’exploitation pour
la pêche des ph oques. Aujourd’h u i leur nombre a tellement d im
in u é , que les baleiniers seuls les p ou rsuiven t. Nous avons vu
q u e lq ue s-u ns de ces amphibies sou flan tà fleur d’eau ou prenant
leurs ébats au milieu des fu cu s q u i bordent les rivages d ’une
épaisse ceinture. Dans notre excursion nous n’en avons rencontré
aucun à terre.
A la rigueur les îles Auckland pourraient être habitées, mais
ce serait un triste et désagréable séjour, où l’on pourvoirait difficilement
à ia subsistance d’une nombreuse agglomération d’in d ivid
u s. Des baleiniers ont eu la bonne idée de défricher quelques
parcelles de terrain et de planter des légumes. Les pommes de
terre ont parfaitementprospcré et on pourrait étendre leur culture
avec succès; mais il est douteux que le blé p uisse y arriver à maturité.
D u reste, ni la position de ces te r r e s , ni aucun intérêt
évident, n’appellent une population européenne à se fixer sur
leurs bords. Elles semblent vouées par la nature a servir de demeure
éternelle aux oiseaux de mer et à rester pour toujours
dans leur stérilité primitive. Des naufragés pourraient y vivre
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