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vent. Cette lettre, dans laq ucllc il détaillait les principaux faits
de sa navigation, était r éd ig é e dans un sty le fort peu clair et ne
nous apprit presque rien su r les travaux de cette expédition ; mais
comme il n ’y était question d’au cu n e découver te , nous pensâmes
que si ce bâtiment était c e lu i que nous avions r en con tr é , il n ’avait
pas vu la terre.
Le i5 , je fis une excursion avec le commandant Jacquinot sur
1 lie d u nord ; nous y rencontrâmes les mêmes o iseaux, dans l’état
d’innocence où nous le s avions trouvés au havre Laurie , et une
grande quantité de p in g ou in s et beaucoup d ’oiseaux de mer. A
1 époque de la p o n te , on pourrait se procurer une graiîde q u an tité
d’oeufs sur cette île , ce qui serait u n e ressource dans ce
mouillage. Chaque jo u r , les pirogues d u baleinier allaient croiser
au large et rapporlaient souvent des p h o q u e s , mais d’une mauvaise
espèce; car le phoq ue à fourrure, q u i était bien commun
sur ces îles a l’époque de leur dé cou v e r te , paraît avoir disparu.
{M . Dubouze t.)
Note 7 , page 116.
Le lendemain de notre arrivée sur le mouillage, on a revu les
embarcations q u i, la veille, avaient gagné le fond de la baie. Elle s
appartiennent à u n navire baleinier portugais, q u i attend ic i la
saison où les baleines rallient les baies de la Nouvelle-Zélande,
pou i aller y faire sa pêche. 11 emploie son temps à chasser, sur les
côtes d’A uckland, les phoques qu i n ’y sont pas très-nombreux.
Ces animaux sont petits et à poil court ; on ne les prend q u ep o u r
la p e a u , q u i vaut i à 2 sh e llin s. Le capitaine anglais q u i commande
ce navire paraît moins compter su r la réussite de sa p ê che
que sur une assez forte prime, dont la cour de Lisbonne gratifie
1 unique baleinier q u i a été mis en mer par le Portugal. Ce
marin a eu l’obligeance de mettre à notre disposition p lu sieu r s
embarcations pour visiter le fond de la baie où son navire est
ancré , et même pour aller faire qu elques excursions au dehors
et nous faire assister à la chasse aux phoques. Ces animaux, qui
paraissent ne pas sc contenter toujours des poissons et des fucus
que la mer leur fournit en abondance , gagnent souvent le rivage
loi-squ’il sc termine en plage b a sse , et parviennent, en rempant
à l’aide de leui’s a ile r o n s, à s’élever dans les fo r ê ts, ju sq u à
une assez gi'ande hau teu r a u -d e ssu s de la mer. L un d eux a été
pris v iv an te t offertà nos naturalistes. Sa lon gueu r était de G pieds
en v ir o n , sa couleur d’un gris clair, le s ailerons très-larges et
articulés. Q u o iq u ’il parût exténué, il ne tarda pas à nous donner
des preuves de sa force et de son agilité. Quelques frétillements
lu i suffirent p ou r rompre les liens q u i rattachaient sur le gaillard
d’avant; en trois bonds il franchit les p assavants, et v in t sc
dresser sur le gaillard d’a r r iè r e , montrant sa gueu le béante à
l’équipage , étonné q u i fu y a it à son approche. Le p h oque nous
tin t ainsi en échec d ’utie manière assez plaisante, ju sq u ’à ce que
M. Coupvent, mieux avisé , l’eû t abattu à scs pieds.
Les eaux de la baie sont si poissonneuses , que nos matelots
ont pris à la ligne plus de poisson qu ’ils n’en pouvaient manger;
mais notre ardeur p our la pê che s’est u n p eu ralen t i e , quand
n ou s avons découvert que chacun de ces poissons avait le corps
sillon n é par p lu sieu r s vers longs très-déliés que n ou s prenions
d ’abord pour u n réseau v e in eu x . L ’espèce appelée en c o rn e t, q u i
e st si estimée des Provençaux , fourmille dans l’anse où nos corvettes
sont mouillées ; dans moins de deux h e u r e s , plu sieu rs
grandes bailles ont été remplies de ce sin gu lie r poisson.
Les rochers d u rivage sont couverts de patèlcs de la plus
grande dimension. On y trouve au ssi en abondance des moules,
q u i ne sont point perlières comme celles du détroit de Magellan.
On p eu t dire qu’en général l’aspect d u pays et ses productions
on t une assez grande analogie avec cette extrémité de l’Amér
iq u e ; mais la végétation est ic i moins belle et moins variée
q u ’aux envù’ons d u port Famine. U n seu l a r b r e , au tronc
difforme et to r tu eu x , au branchage grêle et tr è s-se r r é , au fe u d -
lage aussi épais q ue c elu i du b u is , peuple toutes les forêts des
Auckland. C’est u n e espèce de myrthe q u ’on retrouve p a r to u t,
au bord de la mer comme sur les h au teu r s. Son bo is nou eu x et
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