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ment d’une construction singuliè r e, q ui paraît avoir été élevé
à la mémoire de q ue lque grand chef. Les ossements d u mammifère
con n u sous le nom de douyong, en fait tous les frais, et l’on n e
saurait énumérer la quantité q u ’il a fallu de ces animaux pour
élever un semblable trophée. U ne lon gu e perche plantée dans le
so l, est inc liné e d ’environ quarante-cinq degrés ; au -d e ssu s et
au -d e ssou s elle est maintenue par des côtes de douyong, qu i
sont entrelacées les unes avec les autres et forment u n toit élevé
et compacte q u i recouvre sans doute le corps de l’in d iv id u dont
on a cherché à p erpétuer le souvenir. En avant, et sur un espace
cari’é assez la r g e , le sol est jonché de têtes d u même animal ;
une muraille longue et é p a is s e , d ’à p eu -pr ès quati’e pieds d’é lévation
, formée avec les mêmes matériaux que la pyramide,
entoure ce mausolée.
Ce travail, q ui dénote u n e grande patience et q u i ind iqu e que
le rang d u ch e f devait être très - élevé , montre égalemment
combien doit être c om m u n , dans ces mers , l ’animal q u i en a
fou rn i les éléments.
E n nous rendant au village , nou s vîmes quelques autres
tombeaux ; mais c eu x -c i n’avaient rien de l’emarquable et paraissaient
appartenir à la classe commune. La te r r e , u n peu
relevée de chaque c ô t é , ind iq uait la dii’ection du corps; qu elques
coquillages placés a u -d e ssu s en étaient les seuls o rn e ments
apparents. {M . Jacquinot.)
Note 2 6 , page 240.
Le 26 mai, nous découvrîmes un groupe d’îles escarpées, situées
dans le sud des îles d’Entrecasteaux; nous longeâmes ces îles
d ’assez près. Vers m id i, on vit sur u n e d ’elles un jo li village,
bâti su r le bord d’un e plage situé e dans la partie N. O ., entouré
de massifs d’arbres et su rtout de cocotiers, q u i reposèrent nos
regards, fatigués de n’avoir v u que des récifs les jour s précédents.
Toutes ces îles sont hautes. En avançant vers l’o u e s t, nous
aperçûmes une chaîne de grandes île s , et, le lendemain, nous
vîmes les hautes côtes de la Lou isiade , en avant desquelles se
trouve une multitude d’île s. Des pirogues se détachèrent de
la terre le 27 au matin, et se dirigèrent sur nou s. Nous mîmes
en panne pour ouvrir des communications avec les in d ig ène s,
mais aucune d’elles n ’osa approcher, malgré tout ce que nous
montrâmes aux naturels q u i les montaient pour tâcher de les
seduir e . Leur refus nous força de continuer notre route. Nous
vîmes, dans la journé e, u n e autre pirogue b eaucoup p lu s grande
que celles-ci, q u i nous parut u n e pirogue de guerre. E lle s ’approcha
de nous d’assez près pour q u ’on pût distinguer qu ’elle était
double , voilée absolument comme celles des îles V iti, et montée
par v in g t naturels v ig ou reu x . E lle n ous su iv it avec u ne grande
pei’sévérance pendant quatre heures de su ite , avec u n e brise
fraîche, sans pouvoir nous atteindre, à cause de la vitesse de notre
sillage ; mais elle perdait tr è s-p eu et se décida enfin à rallier la
terre. Les autres p iro gu e s, beaucoup plus peütes , étaient en
général montées par six ou sept hommes ; elles étaient d’u ne con struction
grossière et portaient un balancier. Les natui’e ls,que nous
vîmes de tr è s-p r è s,n ou s parurent de grande taille ; ils avaient les
traits des P apous, les cheveux laineux et la peau d’u n y ou g e b ru n .
Ils étaient tous entièrement n u s ; p lusieu rs portaient au cou des
ornements en forme de médaillons blancs, en os ou en coquilles,
comme ceux des îles Salomon. L eu r défiance excessive et leur
cur iosité semblaient indique r q u ’ils n ’avaient guère v u d’autres
bâtiments européens d’aussi près que les n ô tr e s.........
On(aperçût, le i®’’ ju in à deux h eur es, l’île et bientôt
après l’île T o u d . N ou s nous trouvâmes, avant d’arriver p a r le
travers de cette île , portés si près de la chaîne des brisants, que
n ou s su iv ions depuis D a l r ym p le , q u ’en serrant le vent le p lu s
possible nous n ’en passâmes q u ’à deux encâblures. \dAstrolabe
laissa arriver aussitôt après au N . O. sur l’île T o u d , pour passer
en dedans des brisants q u ’on voyait à l’entrée d u canal. Nous
étions alors à un demi-mille derrière et nous imitâmes sa manoeuvre.
E.e vent soufflait avec force et nous filions, qu oique sou s