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pernicieux. Les rapports des surveillants des eon-
dainnësprouvent, dit-il, d’une manière évidente, la
vérité de ces assertions, auxquelles les relevés statistiques
donnent un cachet d’authenticité irrévocable.
D’un autre côté, la population libre de la colonie,
habituée à ne conduire les condamnés que par la
menace d’une mesure coërcitive, acquiert, suivant
M. Maconochie, un caractère irritable, soupçonneux
et jaloux. Les relations d’égal à égal, et même d’inférieur
à supérieur, s’en ressentent ; les rapports sont
toujours irritants pour tous ; et c’est à ce motif qu’il croit
devoir attribuer le caractère bourru des habitants ,
les attaques violentes des journaux , enfin l’aigreur
qui règne toujours dans les discussions les plus frivoles.
Tel est le tableau très-succinct des inconvénients
que M. Maconochie trouve au système actuel ; il voudrait
que la réforme du caractère des condamnés
devînt Tobjet principal des vues du gouvernement,
tandis qu’aujourd’hui l’exportation des convicts sur
une terre étrangère n’a pour but que de leur infliger
une punition corporelle, qui, il est vrai, a tourné
au profit de l’Angleterre, en lui créant des colonies
florissantes, qui peut-être n’eussent jamais surgi
sans ce système. Pour parvenir à ce résultat, M. Maconochie
propose de modifier ainsi qu’il suit la pé-.
nalité des condamnés.
L’exportation devrait toujours être prononcée pour
un temps indéfini ; la cessation de la peine dépendrait
uniquement de la conduite du coupable; tout
convict, en arrivant dans la colonie, devrait être employé
aux travaux du gouvernement pendant un
temps proportionné au crime et jusqu’à ce que, par
sa conduite, il ait donné des signes certainsd’une amélioration
morale.
Alors on pourrait permettre au condamné d’entrer
au service des particuliers, non plus gratuitement,
mais à des conditions qui se traiteraient de gré à gré
entre les parties contractantes; l’argent provenant de
ce travail serait placé dans une caisse d’épargne,
et on ne laisserait au convict que ce qui lui serait
strictement nécessaire pour son entretien.
A mesure que des ofliciers préposés à cet effet
rendraient un témoignage avantageux de la conduite
des condamnés, on leur accorderait la jouissance
plus ou moins limitée de l’argent qu’ils auraient
gagné; enfin, lorsqu’on jugerait que ces convicts,
soit par leur conduite, soit par le mariage qu’ils
auraient contracté, soit par l’acquisition de propriétés
au moyen de l’argent qu’ils auraient acquis,
soit enfin par d’autres motifs, présenteraient une
garantie suffisante de bonne conduite pour l’avenir,
ils seraient entièrement libérés, et alors ils seraient
déjà accoutumés aux idées de travail et de probité
parles épreuves qu’ils auraient subies.
Du moment où les convicts auraient, par leur conduite,
obtenu de quitter les travaux de l’État, pour
pour être employés chez les particuliers, ils ne devraient
plus subir de châtiments corporels ; les
peines seraient l’amende, l’emprisonnement et enfin
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