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que, frappésde terreur par notre voisinage, ils avaient
voulu s éloigner pour éviter une surprise.
Lorsque nos officiers se présentèrent à leur village,
ils trouvèrent toutes les maisons désertes , ils avaient
éloigné à dessein leurs femmes et leurs enfants pour
les mettre a 1 abri des poursuites des Européens.
Nous remarquâmes chez eux des lances armées de
pointes de fer et quelques haches. Suivant toute probabilité,
ces hommes ont de fréquentes communications
avec les navires anglais. Ils étaient, en outre,
armés d arcs et de flèches, qu’ils n’avaient pu se procurer
dans leur petite île. Ces armes avaient beaucoup
de ressemblance avec celle des Papous, et il
est certain qu’elles provenaient de la Nouvelle-
Guinée.
Les naturels de l’île Toud vont entièrement nus ;
leur peau est noire; leurs cheveux sont crépus, leurs
formes grêles ; mieux constitués que les habitants de
l’Australie, ils semblent être aussi plus industrieux
et plus entreprenants. Ils se font un tatouage en relief,
qui dessine sur leurs épaulés des bourrelets charnus,
disposés comme les franges d’une épaulette. Ils
nous parurent doux, craintifs et caressants, mais
peut-être les eussions-nous trouvés durs et féroces ,
si nous fussions tombés moins nombreux entre leurs
mains ; nos armes leur inspiraient une grande frayeur,
et le soin qu’ils avaient pris de cacher leurs femmes,
indique suffisamment combien ils redoutaient notre
voisinage.
 cêté de leur village, nous aperçûmes une trenlu
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laine de pirogues sur la grève. L’une d’elles avait *84o.
plus de 10 mètres de longueur; elle était c r e u s é e pi. c lx x x x .
dans un seul arbre, évidemment étranger à la végétation
de l’île , et qui provenait sans doute de la Nouvelle
Guinée. Toutes ces embarcations étaient ornées
de sculptures grossières ; la proue de l’une d’elles représentait
un vieillard avec une longue barbe de fucus.
Nous remarquâmes encore des tombeaux, sur lesquels
s’élevaient des pyramides de têtes et d’ossements
de douyong. Il semble que les coraux du détroit
de Torrès sont la véritable patrie de cette espèce
de phoque, dont l’expédition possédait déjà un
spécimen, grâce à l’obligeance de M. Stuers, gouverneur
général des Moluques. Nous ignorons si les
naturels se nourrissent de la chair de ces animaux ;
mais ce qu’il y a de certain , c’est qu’ils en capturent
un grand nombre, car, sur la pointe nord de l’île,
nous remarquâmes une grande quantité de leurs dépouilles
, formant des ossuaires destinés à orner pi. c lx x x ix .
les sépultures ; au moyen des cêtes de ces animaux,
ils avaient pu construire des murailles de 1 mètre à
1 mètre^de haut sur près de 2 mètres d’épaisseur. Les
crânes s’élevaient quelquefois en pyramide, quelquefois
aussi ils étaient suspendus aux arbres environnants,
avec des coquillages d’une grande dimension.
Le 10, nous appareillâmes sous une belle brise d’est
pour continuer notre route. A huit heures du matin,
l’île Gueborar nous servit de guide pour nous diriger
vers la sortie de puis nous aperçûmes les hauts
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