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114 VOYAGE
1840. ils étaient assaillis par des mouches dont la piqûre
était douloureuse; pendant la nuit leur demeure
était envahie par des bandes de rats qui dévoraient
tout, jusqu'aux hamacs dans lesquels ils couchaient.
Aussi, chacun d’eux vit arriver avec plaisir la fin de
la relâche.
ri.CLXXvi. Les navires qui touchent aux îles Auckland ne
peuvent y trouver d’autre avantage que celui de renouveler
leur provision d’eau et de bois; l’ean y
est abondante et passablement bonne ; quant au bois,
il 110 peut servir que pour le chauffage; les troncs
des arbres sont rarement d’une grosseur suffisante
pour être utilisés autrement ; du r este , leur qualité
est telle qu’ils pourraient être difficilement taillés et
polis. Quand on le brûle, ce bois répand une odeur
fétide et désagréable. Presque tous les arbres que
nous remarquâmes dans les forêts des îles Auckland,
appartiennent à une même variété. C’est une espèce
de myrthe que Ton retrouve partout, sur le bord de
la mer comme sur le sommet des montagnes.
ri.cLXXiv. La baie Sarah’s-Bosom avait été visitée, dans ces
derniers temps, par un grand nombre de baleiniers ;
il paraît que, dans les alentours de la baie, on a trouvé
plusieurs cabanes semblables à celle occupée par nous,
près desquelles plusieurs de ces pêcheurs ont planté
des pommes de terre et des légumes. Bien que ces
plantes utiles y aient prospéré, elles sont cependant
en trop petite quantité pour fournir des rafraîchissements
aux navires qui viennent y mouiller. Les
oiseaux qu’on y voit en plus grande abondance
sont des pingouins à huppe jaune, des pétrels, des
albalrosscs et autres oiseaux de mer. La pêche y
est très-abondante et très-variée ; chaque jour une
embarcation destinée à cet usage a pu fournir à
nos équipages plus de poissons qu’ils n’en pouvaient
consommer; il est vrai que presque tous ces poissons
présentaient une singularité fâcheuse : leur corps
était sillonné, dans ions les sens, par des vers fins et
déliés, qui donnaient à leur chair un aspect marbré.
Pendant les premiers jours de la relâche, nos matelots
crurent que ces vers n’étaient autre chose que des conduits
veineux, et ils en mangèrent abondamment,
sans que jamais ils en aient éprouvé aucun invé-
nient; mais, plus tard, lorsqu’ils virent que la majeure
partie des officiers repoussait avec dégoût cc
poisson malade, ils préférèrent à leur tour la ration
salée du bord, et dès lors, la pêche fut en partie
abandonnée,- ce qu’il y a de certain, c’est que presque
tous les poissons péchés sur celte côte présentaient
le même aspect ; ceux qui paraissaient les
plus vivaces étaient, comme les autres, dévorés par
des vers d’une grosseur et d’une longueur démesurées.
J’ai souvent fait ouvrir devant moi des poissons
qui vivaient encore au moment où on les mettait
sur le feu , et presque tous présentaient le même
asp ect, quelle que fût leur grosseur et leur espèce.
L’observatoire ne fut évacué qu’à ia nuit, et nous
tînmes prêts à appareiller le lendemain; mais,
avant de quitter ces parages, je fis placer dans la
cabane, immédiatement en dessous de l’inscription