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tir, et q u i, tout d’abord , dut attirer l’attention des personnes en
dehors de la domination anglaise, est celle-ci : c’esl que ces premiers
documents ne paraissaient s’adresser qu ’aux sujets b r ita n niques
et semblaient devoir laisser pleine et entière liberté aux
étrangers de faire telles opérations et tels achats q ui leur paraîtraient
convenables. C e u x -c i, sans s’inquiéter s’il pouvait exister
une arrièi’e -p en sé e , et ne s'en rapportant q u ’aux faits rendus
publics , cui'ieux, d’ailleurs, de résoudre un problème q u i in té ressait
leur avenir, ne tardèrent pas à entamer quelques spé cu lations
; ils purent bientôt se convaincre q u e, non-seulement on
ne leur accordait pas p lu s de latitude q u ’aux a u tr e s , mais
même qu ’on était disposé à leur susciter tellement d’entraves, et
à leur occasionner tant de d ég oû ts, q u ’ils se verraient contraints
de renoncer à la partie et d’abandonner le terrain à leurs adversaires.
Telle e s t , au moins aujourd’h u i, la politiq ue que Tautorité
anglaise semble avoir adoptée et q u ’elle suivra ju sq u ’à réussite
com p lè te , si toutefois les nations européennes gardent le silence
et ne font aucune démonstration h ostile contre une telle violation
du droit des g e n s , contre u n accaparement aussi scandaleux.
Les Am é ricains, d it -o n , on t déjà protesté vivement contre la
prise de possession et se disposent à envoyer un consul pour
pi'otéger leurs nationaux et les mettre à Tabri de toutes vexations
et de toute tyrannie; il faut espérer que notre gouvernement
prendra le même parti et répondra de même à Tappel
des Français établis dans la baie des î l e s , q u i tous se croyaient
légitimes propriétaires avant l’occupation, et q u i, aujourd’h u i,
menacés dans leurs biens et leur fortune, éprouvent chaque jour
le besoin d ’une protection rigoureuse.
Le 5 février suivant, il y eut au village de Pahia, une réunion
de chefs zélandais, chez M. Bushy, résident anglais ; presque
tous les habitants se hâtèrent d’y accouiâr et d’assister à cette
seconde représentation. M. Hobson prit la parole et se fit interpréter
par le missionnaire IVilliam q u i , dans ces fon c tion s, se
rendit toujours coupable d ’in fid é lité , au grand mécontentement
des personnes comprenant le mahoury, de sévères reproches lu i
furent publiquement adressés, e l obligèrent enfin M. Hobson
à l’inviter tr è s-p o lim en t de vouloir bien être plus correct et
de se dispenser d ’altérer le sens de ses paroles.
Dans cette assemblée, M. le commandant déclara au x natu rels
que l’intérêt q u ’ils avaient inspiré à la reine Victoria avait
décidé sa majesté b ritan nique à Tenvoyer pour les protéger ; que
tel éla it son mandat; q u ’ils conservaient leurs droits de chefs,
leurs libertés et leurs propi’iétés , à condition toutefois q u ’ils
consentiraient à vendre ces dernières à TAngieterre, et cela
entièrement pour leur bon heur futur ; il finit par les engage^'
à signer u n concordat’, d on t tous les articles , disposés d’avance,
enchaînaient sans retour la volonté de ces malheureux.
Il est à la connaissance de tous les Européens présents que^
malgré l’infidélité de l’interprète et les moyens entortillés q u ’il
employa pour les faire d on n e r , tête b a issé e , dans ce gue t
apens ; la majorité des chefs interpella vivement M. Hobson,
Tinvitant à retourner dans son pays et déclarant q u ’ils n’avaient
nu llement besoin de lu i , ni de sa souveraine pour ies
administrer; à l’exception de h u it à d ix , tous les autres re-
iûsèi’ent de signer.
Depuis lo r s , tous les moyens ont été mis en usage pour
avoir un meilleur l’ésultat, et, il faut bien le reconnaître, ce n’a
pas été sans obtenir qu e lq u e su c c è s , quoique cependant il
existe encore beaucoup de c h e f s , et notamment ceux de la
partie nord de T île , q u i persistent dans leur refus.
Aujourd’h u i q u ’il est arrivé des soldats, des douaniers, des
agents de police et autres employés , les naturels sont inquiets et
ne paraissent nullement rassurés sur le sort qu'on leur prépare.
Les u n s regrettent d’avoir sign é, d ’autres disent haulement
q u e , n ’ayant jamais compris le contrat qu’on leur a présenté,
ils n’en tiennent aucun compte et ils sont disposés à employer
la force p ou r en rompre l’exécution. Telle était la vérilabie d isposition
des esprits et Tétat du pays lors de notre arrivée.
Nous regrettâmes beaucoup de ne pas trouver à Korora-Beka
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