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Oiu choisi pour son einplacement un plateau très-
éleve, encadré de tons les côtés par les sommets de
monlagnes couvertes de bois.
Si New-Norfolk prend un jour le développement
qui lui est tracé, elle deviendra sans doute une belle
et florissante cité, mais jusqu’à présent, elle n’a véri-
lablement d’une ville que le nom. On aperçoit de loin
en loin quelques jolis groupes de maisons bâties sur
ralignement de belles et longues rues qui se coupent
tontes à angle droit. Le fleuve, dont les eaux, encaissées
entre de hautes berges, deviennent presque
torrentueuses, coulent au pied de la ville.
L’emplacement de la ville est admirablement choisi.
Il est impossible de trouver une position plus saine et
plus aérée. Des bateaux vapeur, des diligences, légères
voitures h quatre chevaux, partent d’Hobart-
Town à heure fixe. La distance à parcourir est de
21 milles; elle se fait en trois heures. La route est
bordée, d’un côté, par la rivière, et de Tautre,
par de belles cultures, de jolis villages et de délicieuses
habitations. Tout cela tient vraiment du prodige,
surtout quand on songe que ce n ’est qu’en 1803
que les premiers colons ont mis pied à terre. Sur cette
route si unie, que sillonnent aujourd’hui chevaux,
hommes, troupeaux, il n ’y avait que de sombres forets
et quelques misérables familles de sauvages. A
2 milles d’HobaiT-Town, sur une colline qui domine
le cours du fleuve et le plus riant paysage, est
bâti un charmant village, New-Town. Le coteau est
couvert de jolies maisons de campagnes, appartenant
aux employés principaux et aux riches commerçants
de la ville. On y a fondé une maison d’asile pour les
orphelins de la colonie.
J’étais arrivé à terre, malade, exténué ; pendant
trois semaines, à peu près, il me fallut garder le lit;
j’avais reçu les visites les plus aimables, les invitations
les plus obligeantes, entre autres celle de M. Breton,
lieutenant de la marine anglaise et magistrat du district
de Bichmond, qui voulait absolument me faire
transporter chez lui. Dès que mon état le permit,
je résolus d’aller faire une visite à mon aimable confrère.
Devant Hobart-Town, le Derwent a environ quatre
milles de largeur; un petit bateau à vapeur fait le service
du quai à Kanguroo-point.
Ce steamer ne fait pas honneur aux mécaniciens
de la Tasmanie; quoi qu’il en soit, au bout d’une
heure à peu près, il nous mit à terre, hommes et
bêtes. Là encore on trouve les alignements d’une
ville qui, pour le moment, se borne à quelques grogshops,
taps, tous plus ou moins pourvus de spirits et
pompeusement décorés de tous les noms et titres de
Sa Grâce le duc de Wellington.
Je ne savais de quel côté me diriger, lorsque ma
bonne étoile m’envoya deux honnêtes fermiers qui
débarquaient comme moi du steamer; ils me demandèrent
Vhonneur de m’accompagner. Je n’eus garde
de refuser, et en peu temps je fus complètement au fait
du cours des céréales et des bestiaux sur tous les marchés
de la colonie. Dans tons les pays anglais, la ja