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beau cou p , et Tascite vint nécessairement compliquer les symptômes
déjà fort peut rassurants do sa maladie. U n traitement de
tous les in sta n ts, des soins m in u tie u x , aidés d u b ie n -ê tr e ,
du séjour à tei’re et d u temps magnifique et chaud q u i suivit
notre arrivée à I Io b a r t-T ow n , produ isirent encore u n e fois les
meilleurs elfets su r Bernard. L’ascite disparut rapidement presque
en to ta lité , et la n utrition ramena encore dans les organes
toute la vie nécessaire à l’élaboration et à la distribu tion des sucs
nutritifs. Mais le même changement, q u i a été fatal àM . Goup il,
a pesé sur Bernard ; l’inflammation a paru p lu s forte que jamais;
aujourd’h u i les douleurs sont vives, les évacuations fréquentes ;
c’est une nouvelle maladie fondant tout à coup sur un malb eu reux
déjà affaibli par de longues soufïranccs : cc faible reste de
vie sera bientôt épuisé .
Depuis bien longtemps , l’influence de la terre su r les malades
a été observée par tous les médecins des diverses marines de l’E u rope
et de l’Amérique; cependant on n ’en a tiré au cu ne règle de
con du ite. On l’a observée comme un fait sans conséquence p ra ti-
c[uo. 11 est né ce ssair e, je dirai p lu s , il est bumain de prendre en
considération celte r em a rq u e , quand il s’agit d’embarquer les
malades des colonies p ou r les renvoyer en France. T o u s c eu x , en
effet, q u i sont trop affaiblis par des affections chron iqu es, pour ront
quelquefois se ranimer un peu à l’air v iv ifla n fd e l ’Océaii ;
mais cette lu eu r , de courte durée, sera l’effet d’une excitation factice,
et s ’éteindra sans retour à la moindre secousse. A 200 lieues
environ d’un c o n tin en t, commence son influence ; là commence
la zone d’air moins pur q u i l’enveloppe; peut-être un changement
dans l’état électrique de l’air? P ou r m o i, l’une et l’autre
cause agit.
L’étendue de la sphère d ’activité vai’ie seu le, car l’effet est tou jou
r s le même p ou r un e petite comme pour u n e grande terre. Le
passage d’un espace im m en se , libi-e de toute dépendance terres-
tr e , dans des limites où l’atmosphère est sans cesse influencée
par l’action magnétique de la partie solide du g lo b e , constitue le
choc qu ’une innervation trop affaiblie ne saurait soutenir ; tous
les organc'S s’isolent aussitôt, cl la mort de l’ensemble résulte de
celle séparation inévitable; l’harmonie est rompue.
Ikorsqu’on approche de la terre par un temps p u r , sec et beau,
on voit q u e lq u e s-u n s de ces malades franchir ce pas pér illeu x ;
mais ils n’atteignent la teri-c que pour mourir dans les hôpitaux
de n o sp o r ts. La moindre variation de temps, le viait d’ouest, succé-
dantà celui d ’est pendant uu jour ou d eu x , brise toutes les cspérau-
cos : du jo u r au len demain , ces figures amaigries, o ù les y eu x parlen t
s e u ls , passent de l’expression de la jo ie au silence de la mort.
Deux malades rendus au môme po int d’affaiblissement, l’u n ,
q u i n’aurait jamais qu itté la te r r e , l’a u t r e , arrivant de la m e r ,
ne présenteront point la même sensib ilité : le premier luttera
longtemps encore contre u ne succession de mauvais tem p s, le
d eu x ièm e , aux premières perturbations de l’atmosphère qu’il
a éprouvé à terre, périra. La transition pai’aît être trop brusque
pour les organes d’un pareil bomme ; c’est cet ébranlement q u i
le tue . MM. G o u p il, Couteleng et Bernard, grâce à la pureté et
à la beauté du temps , q u i précéda et su iv it notre arrivée à Ho b
a r t-T ow n , abordèrent assez heureusement cette terre tant désirée
; mais le changement de temps décida contre eux l’espèce
d’incertitude de leur état.
Le nommé Bau d o in , un des matelots laissés par la Zélée,
était, en apparence, lors du départ de ce navire, un malade foi t
peu in q u ié tan t. Atteint de dyssenterie légère dans les derniers
moments de la traversée de Java à Hobart-Town , il avait
conservé tou t l’exlérienr de la santé ; scs selles seules annonçaient
clairement l’influence à laquelle il était soumis ; les aliments, tels
que la crème de r i z , étaient bien digérés. Y ou t a c o u p , il a
été pris de dou leur s aiguës ; et Baudoin , malgré les soins m in u tieux
dont il est l’ob je t, me présente le deuxième tome de maître
Simon : ce sont les mêmes souffrances, les mêmes vomissements,
les mômes selles cho lé riq ue s. Sa jeu ne sse résistera longtemps
aux atteintes de la mort ; cette scène affligeante sc prolongera
bien au delà du terme de celle qui précéda la mort de maître
Simon !