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Inunédiateinent api’ès , le signal de l’appareillage fut donné , et
nous mîmes sous voiles. U ne p ir o g u e , montée par trois anglais
et deux natui-els, accosta bientôt la Zélée. Elle apportait deux
gros c o c h o n s , sept poules et des choux q u i furent achetés par
TEtat-major , moyennant six piastres , et quelques bouteilles
d’Arak. L’un des a n g la is , qu i paraissait le p lu s in te llig e n t, et
auquel appartenait Tembarcation, nou s apprit que ce district
était tr è s-p eu p lé , que la terre était très-productive , et q u’aucune
station ne présentait p lu s de ressources que c e lle -c i. U n
missionnaire protestant y était établi depuis quelques années, et
sa présence avait fait cesser toutes guerres entre les chefs q u i,
ayant adopté la nouv e lle r elig ion , avaient en tra în é , par Icui
exemple^ presque tous les naturels.
Sur la côte nord de la baie, nous avions aperçu un grand k /ig
q u i élait é choué et qu i paraissait aban don n é; le mât de misaine
et le beaupré étaient seuls debout. Nous sûmes que c ’était un
bâtiment de commerce américain , q u i , par imprudence et pour
avoir m ouillé trop près du rivage, avait naufragé dix mois auparavant.
La cargaison avait pu être retirée, mais le navire s étant
défoncé, n’avait offert aucune chance de sauvetage.
Le 25 , à m id i, les observations nous plaçaient par 33’ 5”
lat. s u d , et 176" 17’ 9” long. E . Ce dernier résultat continuait
à être plus faible, de seize minutes , que c elu i d éd u it des relèvements
pris sur la carte de Y Astrolabe en 1827. U n bâtiment américain,
qni se trouvait alors à peu de distance de n ou s, ayant tiré
deux coups de canon pour attirer notre attention , n ou s p r é su mâmes
que ce navire avait des besoins pressants , et nous mîmes
immédiatement en panne pour attendre un e de ses pirogues q ui
sc dirigeait de notre côté. Elle atteignit promptement la Zélée, et
le capitaine, qui monta à b ord , ne nous surprit pas peu en n ou s
disant qu ’il nous avait pris pou r des baleiniers et q u ’il venait
souhaiter le bonjour à des collègues auxquels il élait bien aise
d’annoncer que sa pêche avait été trè s-lieureuse, et que son chargement
était complet. Nous reconnûmes bien là la vanité américaine
et nous nous empressâmes de lui annoncer que nous n’é -
lio n s pas du métier. Il accepta l’offre à dîner que lu i firent les
ofliciers et il ne regagna son bord que sur les six h eu re s, se promettant
de faire plus ample connaissance à la Baie des îles , où il
devait séjourner quelques jours avant de faire route pou r les
Etats -Unis . ( 3 /. Jaquinot. )
Noie 15, page 163,
En quittant le port d’ü ta g o , nous suivîmes la côte tr ès-len te ment,
car le vent devint très-faible et extrêmement variable.
Nous n’arrivâmes que le 7 en vue de la presqu’île de Banks. D e p
u is le cap Saunders ju sq u ’à cette presqu’île , la côte est peu accidentée
et assez h aute , on n’y voit aucune montagne remarquab
le . E lle se termine par un golfe assez dangereux, bordé de
terres basses, au la rg ed e sq u e lle son trouve, à une grande distance,
des sondes de quinze à vingt brasses. Là m ou illen t quelquefois les
baleiniers, attirés par la quantité de baleines q u i affectionnent
cette partie de la côte, parce qu ’elles y trouvent sans doute ample
pâture; mais avec les brumes q ui régnent souven t, avec les vents
de S .E . , on doit s’en approcher avec précaution, parce que la mer
est très-grosse sur ces b a s-fonds.......
U ne misérable tribu, composée d’une trentaine d’in dividus des
d eu x s e x e s , couverts de guenilles et de h a illo n s , habitaient les
chétives cabanes qui composaient le village d’Akaroa. Quelques
aventuriers anglais vivaient au m ilieu d’e u x , mariés avec des
femmes des autres districts de Tîle. Leurs habitations étaient u n
p eu plus confortables ; les côteaux voisins avaient été en partie
défrichés par eux , les pommes de terre et les légumes q u ’ils en retiraient,
leur servaientà se procurer abord des bâtiments, tout ce
q u i leur était nécessaire pour vivre, surtout de Teau-de-vie, et,
quand ils réussissaient à en acheter, elle les plongeait pendant
p lusieur s jours dans un état d’ivresse q u i leur faisait oublier les
en n u is inséparables d’une vie aussi oisive et aussi abrutissante
que celle qu ’ils menaient au milieu de cette misérable tribu.
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