h;• tt
nous une distraction et une de nos principales ressources
: chaque jour nous pûmes tuer suffisamment
de merles à cravate et de pigeons, pour alimenter
nos tables en abondance. Les naturels élèvent aussi
une grande quantité de cochons, mais la nourriture
que préfèrent ces animaux immondes, donne à leur
chair un goût prononcé de marée qui répugne infiniment.
Ce port offre donc très-peu de ressources pour
les bâtiments de guerre ; mais il est une bonne station
d’hiver pour les navires baleiniers. Les mois de mai,
juin et juillet, sont ceux où les baleines fréquentent
ces parages ; la barre de la baie est souvent fort
dangereuse pour les pirogues qui vont faire la chasse
en pleine mer, surtout lorsque les vents soufflent dans
une direction diamétralement opposée à celle des
courants ; on nous cita à ce sujet un grand nombre
de sinistres. Enfin l’aiguade qui fournit de l’eau aux
navires de la rade est située à trois bons milles du
mouillage; les courants de marée qui traversent ce
bras de mer sont en général très-rapides, en sorte
que les chaloupes destinées à faire l’eau peuvent
rarement faire plus d’un voyage par jour *.
* Notes 9 , 1 0 , 1 1 , 12 et 1 3 .
CHAPITRE LXVI.
Traversée d u port Otago à la Baie des lie s . — Séjour dans le
poi l d’Akaroa et dans la baie T a -on e -ro a ou Tauranga,
Dès la ve ille , nous étions prêts pour l’appareillage
, mais la journée commença par du calme et de
la pluie ; nous fûmes donc forcés d’attendre un temps
plus propice pour sortir de la baie. Deux matelots
anglais qui la veille étaient venus me supplier de
leur donner passage, avaient été prévenus que le 3,
de grand matin, nous serions sous voiles; je pensai
un instant qu’ils arriveraient au moment où ils
nous verraient déployer nos voiles, mais ils ne parurent
pas. Comme nous, le baleinier français le
Havre était en partance; dans la matinée je reçus
la visite de son capitaine, M. Privât : il vint me
demander de lui donner quelques matelots pour renforcer
son équipage, que des désertions rendaient insuffisant.
Je désirais vivement de pouvoir rendre ce service
à ce navire, mais d’un autre cô té , je ne pouvais
consentir à débarquer que les hommes qui me quitteraient
de bonne volonté : en conséquence, je fis
1 8 4 0 .
3 A v ril.