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292 NOTES.
Quoique le territoire qu i entoure la baie d ’Akaroa soit tr è s-
montagneux, on p eu t juger facilement à la vigueur de la ve'géta-
p o n , à la quantité de petits cours d ’eau dont il est arrosé, qu'il
serait susceptible d’être cu ltiv é avec avantage. La végétation y est
plu s vigoureuse qu’à O ta g o , les arbres p lus é lev é s, les liannes
plus touffues ; le pin , q u i donne un bois de mâture si recherché,
s’y trouve en assez grand nombre. On voit dans la forêt une
grande quantité de ces fougères arborescentes, q u i font le p lu s
gracieux effet : les naturels en tii’aient jadis une fécule à laquelle
Is ont renoncé en lu i sub stitu an t si avantageusement la pomme
de terre.
On rencontrait tout autour de la baie unegrand e q u a n titéd ’ha-
bilations abandonnées. Nous apprîmes que la popvdation de ce
district avait été jadis assez considérable et n ’avait été réduite à
ja misérable tribu que nous y v o y io n s, que par un de ces massacres
si communs à la N ou v e lle -Z é lan d e , fait par un de ces chels
pu issan ts, affamé de sang et de carnage, dans le b u t seul de dévo-
l'er des victimes.
Le 23 a v r il, à cinq heures et demie du s o ir , nous m o u illâmes
dans la baie de T o n e -R o a . Cette baie est ouverte d u N .-E .
au S .-E ., peu pi'ofonde, comparativemeni à son ouv e r tu r e , la
tenue y est mauvaise. Le cap Y o u n g -N ich s, qu i foi’me l’entrée
du côté du su d , se reconnaît de loin p a r le s dunes blanchâtres
dont il est couvert. Elle est entourée de grandes plaines très-
fertiles qui y ont attiré déjà un certain nombre de colons a n glais
; ceux-ci procurent aux bâtiments des provisions à assez
bon marché. La côte se termine par des plages de sable où la
hou le rend presque toujours l’abordage difficile. Dans la partie
nord se trouve plusieurs petits îlots où la mer se brise avec force.
N ous y remarquâmes la carcasse d’un bâtiment naufragé l’année
précédente.
U n baleinier anglais se trouvait mouillé su r cette rade quand
nous y arrivâmes. 11 était v en u , comme n ou s, y chercher des provisions
, et nous dépeignit le pays comme dénué de ressources.
Cependant, le lendemain, on envoya un canot à terre, et il revint
à m id i, chargé d’excellents co ch on s,de légumes et de volailles q u’on
s’était procurées à très-bas prix; le rusé* capitaine anglais avait
craint notre concurrence et c’est pou r cela qu’il nous avait fait
un si vilain portrait du pays, Nous apprîmes, par des anglais étab
lis dans pa y s, que les naturels de ce district, q u i étaient assez
nombreux, Avaient embrassé le christianisme, qu’ils s’adonnaient
à la cultu r e , et qu’ils avaient u n missionna ire> ng la is parmi eux.
N ou s ne nous arrêtâmes à la baie de T on é -R o a que le tem p sn é -
cessaire pour nous y procurer des rafraîchissements pou r 1 éq u ipage,
et nous reprîmes la mer, le z4, dans l’apr è s-m idi, avec une
jolie brise du su d. ( ^ - Dubouzet.)
Note 16, page 163.
A onze heures du m a tin , viré de bord et couru le bord à terre,
portant à l’O .-N .-O . La brise est tr è s-fa ib le , le calme s établit
peu à peu; la h ou le du sud assez forte nous empêche de gouverner
Onze heures trente m in u te s, u n officier est envoyé pour reconnaître
la passe et le port d’Akaroa. Dans l’ap r è s-m id i, calme
ou folles brises. La h ou le paraît nous accoster des falaises que
nous p ro lon g eon s, pour gagner l’entrée d’Akaroa. A heure
quarante m in u t e s , armé les avirons de galères p ou r déhaler le
navire, q u i ne gouverne pas. La Zélée reste au la rg e , les basses
voiles carguées. Nous parvenons à parer, à environ un metre de
distance, les falaises q u i s’étendent à l’E . d’Akaroa. N ou s doublons
avec le même succès un îlot plat qui se trouve à quarante toises
de la pointe de l’entrée. U n souffle du N .-E . , jo in t aux efforts
des avirons de galère , nous portent v is -à -v is de la passe. N ou s
touchons déjà la bande des eaux décolorées où la sonde n e trouve
pas moins de seize brasses, fonds de sable. Désormais, le calme et
la b ou le ne pourraient nous empêcher de cheminer vers le m ou illage
avec sécurité, car u n e ancre tombée nous permettra toujours
de maîtriser la h ou le , en attendant la première bouffée d’un vent
propice.
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