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 ticulie rs;  tous  les  habitants  étaient  en  émoi,  et  prédisaient  la  
 ru in e   de  la  colonie  si  on  leur enlevait leui’s  seu ls moyens  d’exploitation  
 ;  cela  se  conçoit facilement.¡La Tasmanie compte au jou 
 rd ’h u i  5o ,ooo  habitants,  en  y   comprenant  tout,  hommes  l i bres, 
   émancipés  et convicts.  S i  la  réforme morale des  condamnés  
 laisse  beaucoup  à  d é s ir e r ,  en  revanche  la  colonie  est dans  u ne   
 voie  de  prospérité magnifique  ;  son  commerce  d’exportation  lu i  
 permet déjà de payer  largement par  les produits  indigènes les importations  
 de  la métropole.  Son principal p roduit  est la la in e ,  les  
 moutons  y  prospèrent  admirablement,  et  ce  genre  de  commei'ce,  
 exploité  avec  intelligence  par  des  émigrants  arrivés  avec  de faibles  
 cap itau x ,  leur  a  donné  des  bénéfices  a u -d e là   de  toute  
 imagination. La  laine est à peu  près  le seul chargement que p u issent  
 emporter les navires de long  cours,  q u i vont la porter sur  les  
 marchés  de  l’Angleterre ;  outre  cette  branche de  commerce  déjà  
 fort  considérable ,  le  cabotage  emploie  beaucoup de petits  b â timents  
 q u i  transportent dans les colonies nouvellement fondées des  
 grains (blé,  orge, seigle,  avoine,  e tc .), des bois d e con stru c tion , du  
 tan, etc. L’île  était  primitivement  couverte  de  b o is,  dont la  p lu s  
 grande partie  est  tombée  sous  la  hache  des  défricheurs ;  le g o u vernement  
 en  a  interdit  l’abattage  dans  certaines  lim ite s;  de  
 vastes,  d’impénétrables forêts couvrent encore des parties entières  
 de  l’île , entre autres  les péninsules  de Tasman et de Forestier  ;  il  
 n ’est  pas  rare  d’y   rencontrer  des  arbres capables  de  fournir des  
 bas mâts d’une  seule  pièce  à  des  navires  de  trois  àf quatre  cents  
 tonneaux.  (M.  Duroch.) 
 Note  4 ,  page  92. 
 Le  12  décembi’e,  n ous  laissons  tomber  l’ancre  devant  la  ville  
 d ’H ob a r t-T ow n   :  depuis notre  départ  de  Sumaü’a,  il s’est écoulé  
 deu x mois  et u n  jou r . 
 S i  nous  étions  arrivés quatre  jours p lu s  tôt,  nous eussions eu   
 la triste consolation  (c ’en  eût été  u ne   pour  n o u s ) de  confier  à  la  
 terre  les  dépouilles mortelles  de  M.  Gourdin.  Il  est  m o i t i é   8 ; 
 comme M.  Marescot,  il  emporte  nos  regrets;  comme lu i  il a  souffert  
 avec  courage,  et a  désiré  la mort,  tant  ses  souffrances  étaient  
 a ig u é s l  A  peine  sommes-nous m ou illé s,  que M.  D um o n t -d U r -   
 v ille   songe  à  faire  transporter  les  malades  à  terre  ;  il  donne  
 l’ordre  de  louer  u ne   maison,  en  cas  que l’hospice  de  la  ville  ne  
 p a isse  nous prêter un  local convenable. C’est,  en effet, c eq u e  nous  
 sommes  forcés de faire  :  l’hôpital anglais  nous fournit le matériel  
 nécessaire  et il  s’engage, à  nous  procurer  les  vivres  et les médicaments  
 réglementaires à son  usage.  Le commandant  n ous autorise  
 à  acheter  en  ville  tout  ce  que  l'administration anglaise  ne  peut  
 n ou s  céder. 
 L’honorable  gouverneur de la  terre  de V a n -D iém en ,  sir J ohn  
 F ranklin,  donne  des  ordres  p ou r   que  le  jardin  botanique nous  
 fournisse des  légumes  sur  nos  simples b on s.  Cette prévenance de  
 M.  le  gouverneur  nous  a  été  fort  u tile ,  car il  uous  eut  été  im p 
 ossible  de  trouver su r   le marché  rien d’aussi  beau,  rien  d’aussi 
 frais. 
 Le  jour   même  de  notre  installation  à  terre,  p lu sieu r s  autres  
 personnes  d u   pays  ont  envoyé  à  l’hôpital  français  une   enorme  
 quantité  des  mêmes  productions  :  nous  avons  toujours  ignoré  
 quels  étaient  les  auteurs  de  ces  délicates  et  prévenantes  p o litesses  
 ;  mais  toujours  est-il  qu’une  heure  après  notre  arrivée  à  
 terre, nous pou v ion s,  sans n ous  être  donné  la moindre p e ine ,  o i-   
 frir à  quelques hommes  in disposé s  et  qui  n ’étaient p oint atteints  
 de  d y ssen te r ie ,  le  choix  des plu s  b e l l e s   provisions.  P u issen t les  
 auteurs  de  cette  gracieuse  et  aimable surprise  lir e   un jou r   ce  témoignage  
 de souvenir  et de gratitude. 
 Le  i3   décembre,  le  maître  d’équipage  à e X  Astrolabe,  Simon,  
 entre à  l’hôpital  ;  il  est affecté  de  dyssenterie  :  le mal  date  de dix  
 jo u r s ;  mais  depuis  vingt  jours  et  p lu s   sa  santé est  altérée.  Il  
 n ’a p o in t  c ru   devoir  se  soigner. 
 11 éprouve  des  coliques  on  ne  peut  p lu s vives  :  ses  douleurs  
 sont  d’u n e   ocuité  qui  dépasse  de  beaucoup  celle  q u e M.  Marescot  
 éprouva même au m ilieu  de  la  première période  de sa maladie. 
   11  est  sensiblement cyanosé  :  c’est,  de  tous  les  cas  que  j’ai 
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