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avait con tin ue à iiûre route aussitôt q u ’il s’était aperçu ilc son
erreur.
La vaste baie de Sarah-Bosom est partout entourée de terres
h a u te s , avec des arbres depuis le bord de la mer ju sq u ’au sommet
des montagnes. Le terrain, de formation volcanique, est recouvert
d ’une couche épaisse de débris de v é g é ta tio n , su r laquelle
poussent avec v igu eu r de grandes fougères, q u i rendent
l’accès dans l ’intér ieur p én ib le et difficile. La côte n ’oiïre que
très-peu de points ab o rd ab le s, et n ’est coupée par au cu n e
plage de s a b le , excepté sur l’île Enderhy, (ym. en présente une
seu le assez g r a n d e , mais trop éloignée d u mouillage p ou r que
l ’on pu isse souvent en faire u n b u t d’exciu’sion ; au ssi fliu t-il se
résigner à goûter peu de plaisirs dans cette r e lâ ch e , et ne la considérer
que sous u n seul r a p p o r t, c ’e s t -à -d ir e , comme offrant
p leine sécur ité p our les n a v ir e s , toutes les commodités
désirables p ou r s’approvisionner d’eau et de b o is , et possédant
en outr e, u n e p récieuse ressou rc e, celle d ’u ne grande abondance
d ep o isson . Dans l’absence complète de lieu x convenables pour je ter
les file ts , Tusage de la lign e est suffisan t, et rapporte en peu
de temps de quoi alimenter les équipages. D urant les h u it jours
que nous passâmes su r cette r a d e , nos tables en furent constamment
p ou rvu e s, matin et soir, et les matelots des d eu x corvettes
purent en manger à volonté , et même en faire sécher u n e assez
grande quantité pour provision de mer.
Excepté les m o u le s , et u n e espèce de V é n u s , n ous ne trou vâmes
que très-peu d’autres c oq u ille s. Malgré nos r e ch e r ch es,
u ou s ne pûmes n ous procurer que quelques in s e c t e s , la saison
é tan t, sans doute , déjà trop avancée pour ce genre de collection.
ÇJff. Jacquinot.')
Note 6, page 116.
La rencontre d u baleinier portugais dans la baie solitaire de
Sarah-Bosom fut pour nous presqu’un événement. N ous vîmes en
passant le capitaine qu i nous dit q u e , fatigué de croiser sans reni
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contrer de baleines sur la côte de la Nouvelle-Zélande et dans les
petites îles a u N . E . des Auckland, il était v en u chercher fortune
dans ce port o ù il comptait hive rn er . Ce capitaine était u n Anglais,
au q u e l le gouvernement portugais avait fait des avantages p ou r
tâcher de naturaliser son in d u str ie dans le P o r tu g a l, e t son b â tim
en t, appelé VEspeculaçao de Lisbonne, était le premier et le
seu l baleinier p o r tu g a is a rm é ...
La petite anse o ù nous sommes m ou illé s, entourée d u n e plage
de cailloux basaltiq ue s, offre u n p o in t de débarquement assez
commode. U n ru isseau d’une eau claire , limpide et très-abondante,
vien t sejeter là dans la baie et forme u ne excellente aiguade.
Les alentours sont assez déblayés p ou r permettre de se promener
u n peu , ce q u i est fort difficile p artout ailleu r s, o ù la forêt vient
lou ch e r le rivage. Le terrain q u i entour e la chaumière, est cou vert
de pommes de terre sauvages et de divers graminées et cru c ifères
q u i y ont été importés et semés par les équipages des navires
q u i y on t fait jadis des stations de pê ch e. La manière dont ces
plantes y o u t réu ssi sans cu ltu r e , prouve q u’on p eu t s’y créer
to u te s le s ressources d u jardinage. En parcourant les en v ir o n s ,
nous vîmes encore q ue lq ue s arbres en fleurs ; mais la végétation
était lo in d’offrir le tableau b r illan t qu’en a tracé le capitaine
américain Morell. Les arbres étaient c h é t ifs , en p a ra so l, et partou
t le terrain était d’u n e nature tourbeuse , et n ’offrait guere a
l’oeil d’autres plantes q ue des fougères, des licopodes, des mousses
et très-peu de plantes herbacées. S u r le plateau q u i forme le cap
avancé o ù était le p a v illo n , on voyait u n e croix q u i indiqua it
le tombeau d’u n armateur de baleinier de Nantes, M. François ,
q u i, n ’ayant pas r éu ssi dans l’application d u système de harpon
, lancé au moyen d’u n e arme à feu de son in v ention, se
suic ida en iS S ? , au m ilieu de cette so litu d e .......
Le capitaine R obinson v in t à b o r d , le i3 , et n ou s apprit que
sous le pavillon rouge q u i flottait sur la p o in te , les Américains
avaient enterré u ne boute ille ; n ous envoyâmes aussitôt la déterrer,
et on trouva u n e lettre d u capitaine d u Porpoise, adressée
à son commodore, dont il paraissait s’être séparé dans un coup de
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