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Note 14, page 163.
L eS a v r il, nous étions en vue de la baie d’.YX-«/'Ofl,etnous cher châmes
à profiter des brises légères et variables q u i avaient lieu ,
afin de nous approcher de la côte et tâcher d ’atteindre ce m ouillage.
Le calme nous ayant surpris à l’instant où nous étions
cncoi’e à deux ou trois milles de Tentrée, je d us y renoncer pou r
ce jo u r - là , q u i était près de finir ; je m’empressai de profiter
de quelques fraîcheurs q ui survinrent pou r gagner le large, et
me mettre à même de passer la n u it sans in q uié tu de . LJAstrolabe,
q ui se trouvait un p eu eu a v a n t, continua sa route, en s ’aidant
de ses avirons de galères ; mais bien tôt, drossée par ies courants,
elle fut sur le point de se briser su r les rochers q ui avoisinent la
pointe S .-O ., et ne d u t son salut qu’à un peu de vent q ui s’éleva
à Tinstant o ù tout espoir semblait p erd u ; elle se tira h eu r eu sement
d’affaire et 'parvint à gagner le mouillages sur les h u it
heures d u soir.
Dans une petite baie q u i se nomme Peraki, et q u i est située à
quelques milles p lu s au su d , se trouvaient m o u illé s , pou r le
moment, quatre navires baleiniers, dont u n danois et trois
français. Le capitaine Lelièvre, commandant Tun de ces derniers,
Y Héva, avait perdu p lu sieu r s de ses a n c r e s, et venait de s’en
faire céder une par le Gange. Se trouvant fort embarrassé pour
la faire transporter sur son bord avec ses pirogues , il eut recours
àM . d’U rville, q u i mit la chaloupe de T/4a/7-o/«6c à sa disposition;
un autre capitaine, M. B illia r d , commandait le Courrier des
Indes, et il vint nou s rendre v isite , accompagné de deux de ses
officiers. Nous avions déjà vu ces messieurs lors de notre passage
à la Conception, sur la côte du C h ili, et ils étaient pou r n ou s
de vieilles connaissances que uous revoyions avec d ’autant p lus
de plaisir q u’ils a v a ien t, d ep uis, opéré un retour en F ran c e , et
qu ’ils p urent, par con séq u en t, nous donner quelques nouvelles.
Le troisième bâ tim en t, appelé Y Adè le , était commandé par un
Américain.
Sur le navire danois se trouvait u n jeune chirurgien avec lequel
nous eûmes quelques i-apports. Il était trè s-instruit, aimait
avec passion Thistoire naturelle et s’était embarqué dans l’espoir
de sc livrer à ses goûts et de faire des collections. P eu au fait de
lïtin é r a ir e que su it o ïdinairemen t un baleinier, il s’attendait à
faire u n voyage tout différent de ce lu i dans lequel il s’était engagé,
et il croyait faire un autre métier que ce lui de battre constamment
la mer. La baie dans laquelle il se trouvait alors n’offrait
aucun in té r ê t, et c’était la première qu ’il eut visitée depuis son
départ d u D a n e m a r k . A u s s i, son désappointement é ta it-il Gu
comble, et il soupirait après Tinstant q u i le ramènerait dans ses
fo y e rs.......
Le 2 3 ,à quatre heures du soir, Y Astrolabe nous ayant signalé de
nous disposer à prendre le mouillage , nous imitâmes sa manoeuvre,
en nous dirigeant sur la baie Taone-Roa, sur laquelle nous
jetâmes l’ancre à cinq heures et demie du soir, par onze brasses,
sable vasard, relevant ; le cap Gable au S. 18" E ., le cap Young-
Nichs au S. 5° E . et la petite île Tetoua-Motou, située à la pointe
S . S .-E ., au S .-E . 52® E.
Ce p o in t nous avait été signalé comme c elu i de la côte, o ù Ton
pouvait, le plus facilement, se procurer des coch ons, et c’était là
le seu l m o tif de notre relâche sur u ne rade q u i est ouverte à tous
les vents de la partie de T e st, et dans laquelle la mer, constamment
h ou leu se , rend Tabordage de la côte dangereux et difficile
p ou r les canots. U n navire, baleinier anglais, s’y trouvait poulie
m om en t, et nous sûmes bientôt qu’il y avait été attiré par les
mêmes raisons q u e n ou s. Le capitaine auque l n ous nous adressâmes
tout d’abord , pour connaître les ressources d u p a y s ,
craignit sans doute la concurrence et clierclia à nous persuader
q u e uous serions trompés dans notre attente. Heu ieu sem en t,
nou s ne tînmes aucun compte de ses p a ro les, et le lendemain au
matin, le grand canot de Y Astrolabe fu t expédié avec les objets
nécessaires pou r faire des échanges ; il était de retour a une
h eu r e de Taprès-midi, rapportant une trentaine de cochons dont
Je prix était modéré et qui furent répartis sur les deux corvettes,
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