isio. niel, luatelol de preiiiièrè classe. Peadaiil les deux
itvner. s’écouler, la maladie avait continué,
d’étendre ses ravages chez ces malheureux,
et ils ne pouvaient plus espérer de rentrer en France
avec nous, sans s’exposer à de fatales chances. Malgré
les craintes que j’éprouvais sur le sort de ces deux
mar in s , il m’était cependant impossible de laisser
subsister plus longtemps l’hôpital que nous avions
établi temporairement à terre et qui entraînait des
dépenses considérables. Aussi, malgré le rapport de
M. Leguilloii, en qui, je l'avoue, je n’avais plus la
moindre coniiance, ces deux hommes devaient,
d’après mes ordres, rentrer à bord avec les autres
malades ; toutefois, lorsque M. Hombron et le capitaine
.facquinot m’eurent fait part des craintes sérieuses
que leur état faisait naître , je me décidai immédiatement
à faire des démarches pour qu’ils fussent reçus
dans l'hôpital de la colonie, confié aux soins des médecins
anglais, où leur admission dépendait uniquement
de la bienveillance des autorités locales ; mais,
comme aucune des lois ou ordonnances qui régissent
la marine française ne m’autorisait à laisser en pays
étrangers des hommes servant sous les drapeaux,
lorsque dans ces pays étrangers la France n’a ni consul
ni agent accrédité, je mis à cette mesure la condition
que les deux chirurgiens-majors de nos corvettes
et le médecin en chef de l’hôpital anglais constateraient,
par un certificat portant leurs trois signatures,
que ces deux malades étaient dans l’impossi-
bité de nous suivre, et qu’il y avait urgence de les
DANS L’OCÉAME. 5
laissera terre, afin de leur conserver encore quel- i84o.
<pies chances de salut *. .le laissai en même temps
(‘iiii-e les mains du goaverneur une lettre à l’adresse
du commandant du premier navire de guerre français
qui passerait dans la colonie , afin qu’il voulût
bien couvrir les frais occasionnés par le séjour de
ces hommes à l’hôpital. Dans ce cas, ma lettre
devait lui servir de décharge auprès du ministre.
Ces dispositions , lout exceptionnelles, ne pouvaient
avoir lieu que grâce à rextrême obligeance des autorités
anglaises de la colonie, qui voulurent bien,
dans cette circonstance, consentir à couvrir à l’avance
les dépenses faites par ces malades à l’hôpital;
c’était une nouvelle preuve de l’intérêt qui
nous fut témoigné et qui ne se démentit pas im seul
instant pendant le cours de notre relâche.
Je profilai de l’après-midi pour aller, avec le
capitaine Jacqiiinot, faire des visites aux autorités
de la ville, qui nous reçurent, comme précédemment,
avec bienveillance. Le gouverneur, sir
John Franîdin, nous félicita sincèrement sur le résultat
de la mission; le bruit do nos découvertes
s’était répandu rapidement; mais, à ce sujet, il s’était
répandu déjà des bruits si contradictoires, queje consentis
volontiers, sur la demande dç personnes honorables,
adonner un récit succinct denos opérations
* Ceci explique la leUi'e qni a été publiée par M. L e g u illo u ,
comme autographe de M. d’U r v iü e , et q u i a été commentée par
lu i d’une manière d ép lo rab le , dans une note injurieuse insérée à
îa lin de son ouvrage. V. D .