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Pendant mon précédent voyage, j’avais reconnu
tonte la bande nord de ces îles; en conséquence, je
résolus de les contourner par le sud, afin d’en compléter
l’hydrographie. A dix heures, nous n’étions
qu’à quelques milles de la terre ; elle se terminait à la
mer par une falaise continue de 80 à 100 mètres de
liaiitour; rien n’est plus triste que l’aspect de ces
terres; on n’aperçoit dans l’intérieur aucun sommet,
aucune colline; tout est d’une uniformité complète.
Elles paraissent d’une grande stérilité; cependant,
de distance en distance, nous aperçûmes quelques
cocotiers, et une grande quantité de ces pins
particuliers au sol de la Nouvelle-Calédonie, dont la
végétation doit ressembler beaucoup à celle des îles
Loyalty.
Malgré nos recherches, nous n’aperçûmes , sur
toute la cote de l’île Brilannia d’autres indices d’iia-
bitanls que deux feux, dont les fumées s’élevaient
en colonnes à quelques pas du rivage. Cette longue
côte ne présentait d’autres accidents que deux baies
peu profondes, séparées par une presqu’île assez
remarquable, el qui pourraient peut-être offrir un
mouillage assez incertain. A deux heures de Taprès
midi, nous fûmes assaillis par une pluie assez abondante
qui vint nous masquer les terres. Cependant,
dans la soirée, nous aperçûmesjla petite île Hamelin,
que déjà j’avais l'ccoimue dans ma précédente campagne.
Le lendemain, nous fînios l’hydrographie de la
uùlo méridionale do File Chabrol, et enfin, le 14,
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nous achevions la reconnaissance des îles Loyalty, en
longeant la côte méridionale de l’île llalrjan ; toutefois,
la pluie et des venls irréguliers ne nous permirent
de quitter ces îles que dans la journée du 15.
 m idi, nous étions près de la petite île Beaupré ; nous
aperçûmes alors distinctement les habitants de ce
petit îlot, groupés sur un |>oint de la plage, et qui
nous faisaient des signaux, mais nous ne vîmes aucune
embarcation sc diriger sur nous.
Dans la soirée, les terres disparurent tout à fait, et
dès lors nous continuâmes à courir dans le nord,
poussés par la brise régulière des alizés. Plus que jamais
, je ressentais les douleurs qui me déchiraient
constamment les entrailles, et je redoutais sérieusement
de ne pouvoir continuer la tâche que je m’étais
imposée; la chaleur était devenue excessive ; presque
chaque jour nous étions assaillis par la pluie, accompagnée
d’éclairs et de tonnerres. Enfin, le 22 mai, la
l'oute estimée nous plaçait tout près de l’île îlossel ; la
brise était très-forte, le temps brumeux; je m’attendais
à chaque instant que la vigie allait signaler la
terre devant nous ; c a r , d’après notre estime, elle
devait nous rester à peu de distance dans le nord,
lieureusement, le temps s’éclaircit vers m id i, et
lions pûmes observer la latitude ; elle vint constater
des courants de plus de 30 milles dans le nord,
et qui nous eussent immanquablement éloignés de
la route que je voulais tenir, si nous ne nous en
fussions pas aperçus : déjà nous étions dans le nord de
l’île Dossel ; nous dûmes serrer le vent autant que
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