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1840.
16 Mars,
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vent. «Je partis, d il-il, avec le capitaine Robinson,
afin d’aller visiter une grande baie que l’on disait
exister dans le sud, à 14 ou 15 milles de notre mouillage
; nous quittâmes la rade de très-grand matin,
puis, laissant Tîle Green sur notre gauche, nous nous
avançâmes vers le sud en rangeant la terre de très-
près; ces rivages sont Irès-poissoimeux, le fond est
très-régulier, et varie de 16 à 20 brasses, la côte est
très-accore et présente des criques nombreuses entourées
de rochers^ basaltiques où les embarcations
peuvent facilement accoster. Partout on rencontre une
multitude d’algues marines qui s’étendent jusqu’au
rivage. Au milieu de ces fucus gigantesques, dont
les racines touchent au fond par cinq brasses d’eau,
on aperçoit des myriades de poissons qui viennent y
chercher un refuge; nous ne fûmes pas longs à y
pécher le dîner des canotiers; le harponneur saisit
le sommet d’un fucus et y amarra son canot, qui
resla en repos ainsi mouillé d’une manière inusitée.
Les hameçons jetés à l’eau étaient ensuite immédiatement
retirés, rapportant toujours une proie facile.
« Nous reprîmes ensuite notre route en longeant
toujours la côte jusqu’à l’entrée de la grande baie que
nous voulions visiter, mais à peine eûmes-nous
doublé la pointe nord de cette baie que le vent sauta
au S. 0 . et souffla avec violence. La mer était blanche
d’écume, et nous dûmes nous retirer sans débarquer.
Cette baie circulaire est entièrement ouverte
aux vents de S. E. Elle me parut être de peu
d’importance ; ce premier but de ma curiosité étant
satisfait, nous songeâmes à nous mettre à l’abri et à
faire la chasse aux phoques. Déjà plusieurs de ces
animaux étaient venus rôder autour de nous et montraient
leurs têtes au-dessus des eaux à peu de distance
de Tembarcation.
« Nous revînmes sur nos pas pour nous réfugier
dans le fond d’une jolie calanque, tout près d’une
plage de sable au milieu de laquelle coulait un petit
ruisseau; cet endroit est, au dire des baleiniers, le
point où les phoques se trouvent en plus grande
abondance ; ces animaux viennent pendant le jour
chercher le repos au milieu des grandes herbes et
des petits bois qui bordent la côte. Cet endroit nous
offrait tous les agréments, toutes les nécessités d’une
halte; il était abrité du vent par les montagnes de
l’intérieur; Teau douce y était abondante, et à quelque
distance dans le bois, un bosquet touffu nous
offrait son abri contre la pluie qui menaçait de tomber.
Ce lieu paraissait, du reste, habituellement fréquenté
par les pirogues, car çà et là on voyait de
nombreux foyers garnis encore de bois à demi-
consumé.
« En un instant, les embarcations furent halées
sur la plage ; le feu fut allumé; au-dessus on plaça la
marmite aux poissons pour Téquipage, et quelques
boîtes de conserves, apportées par nous, furent ouvertes
par un cuisinier improvisé. Du reste, nous
pûmes bientôt nous procurer un rôti abondant et
délicat, car pendant que nous reposions autour de
notre foyer , des oiseaux en grand nombre vinrent
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