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28G NOTES.
Noie 12, page 142.
P eu de jou r s avant notre arrivée , un fait assez étrange avait
jeté la consternation dans la petite population d u port Otago. U n
Zélandais ivre ayant tué un Anglais dans la chaleur d’u ne d iscu
ssion , rentra dans sa liu te et se su icid a , après avoir préalablement
donné la mort à sa femme. Ces deux morts pou r u ne soulev èrent
des idées de vengeance chez les Zélandais; tou sle s hommes de
la tribu décidèrent de tuer u n blanc, selon leur ancien usage, q u i
veut mort pou r m ort. Ils n’avaient pas encore fait leur choix , attendant
p eu t-ê tre que qu elq ue d éserteur vînt leur offrir u ne proie
p lu s facile, ce q u i pourrait bien être le sort d ’u n de nos matelots,
q u i a eu la folie ou la sottise de nous quitter au moment de notre
départ.
N ou s fûmes souven t visités, pendant notre courte relâche à
Otago, par Taïroa , c h e f des tribus voisines. Aimant passionnément
le vin et les liqu eu rs fortes, il venait s ’enivi’er à bord de nos
bâtiments, et chercher à nous extorquer quelques cadeaux à force
de persécutions. C’est d u reste un homme tr è s-d o u x , mais aussi
abruti que puisse Tètre u n bipède doué de raison. Il a vendu à
divers Ang la is, spéculateurs de terre, la plus grandepartie de ses
dom a in e s, mais je crois fort qu ’il a su vendre à p lu sieu rs acheteurs
les mêmes terrains, et que le plus sot de tous n'est pas le
vendeur, auq ue l on aura bien de ia peine à faire rendre gorge.
{M . Montravel. )
Note 13, page 142.
Les cases des naturels sont grossièi ement construites en jonc s,
larges de h u it pieds , longues de quinze et hautes de six; la porte a
à peine quatre pieds de hauteu r. L’intérieur se compose de deux
claies établies parallèlemeirtà la longueur du foyer, formé de qu e l-
NOT ES. 287
quespicrrcsplaleset placé d a n sle fon d . Quelquefois u n p c titcn c lo s
environne la case dans plusieurs sens. Les hommes sont vêtus à
Téuropéennè , avec des effets de pacotille q u ’ils ont obtenus des
b a le in ie r s; les femmes on t un costume q u i varie à l’in fin i, mais
dont la base principale provient d u fruit de leur dévergondage.
L’u ne porte u n e vieille robe noire, amarrée avec des cordes, l’autre
une vaste camisole d’indien ne ; q u e lq u e s-u n e s ont conservé la
natte de p h ormium. T outes sont sales e l h id eu se s , grelottant de
froid sous leurs h aillons et infectées , d it-on , de maladies v én é riennes.
Le ch e f de la peuplade, q u i esl formée environ de d eux cents in d
iv id u s, est Taïroa. Il est ordinairement vêtu en gentleman et généralement
ivre.
On nous a d it q u e le lac des pierres vertes de T avai Pounamou
se trouve à h u it lieues d’Otago dans le N . O.
lly a d o u z e a n s ,q u a n d le sp r em ie r sE u r o p é e n s s o n t venus s’é ta b
lir à Ota g o , il y avait a p eu près 3ooo naturels , aux environs
de la baie. Ce n ’est que p eu cà p eu q u e leur nombre s’cst r éduit à
200 par des émigrations dans l’inté rieur , où il parait très-dificile
de pénétrer.
En r é sum é , ces naturels ne présentent p in s au cu n intérêt à
l’investigateur ; ils ont p e rdu, par leurs relations avec la lie des
sociétés eu r o p é en n e s, toutes les qualités originales q u i p o u vaient
les distinguer; leurs vices eux-mêmes se sont transformés
et sont devenus p lu s repoussants.
T e ls sont les elfets d’une civilisation prise à rebours. Les chefs
sont les premiers à se corrompre et à étendre la dégradation a
leurs sujets. Il ne me paraît pas douteu x q u ’à mesure que ies E u ropéens
viendront envahir ces terres qu’u n peu de travail fertiliserait,
la population indigèn e diminuera de plus en plus , et finira
par s’éteiudre comme dans la Tasmanie : c ’est encore là une
des colonies futures de TAngieterre. Ce pays est destiné à devenir
riche et p rod u c tif; ce sera peu t-ê tr e u ne nouvelle Amérique,
une nouvelle rivale de l’Europe. (JM- Coupventi)
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