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gne, j’avais lixé tous les détails de la côte orientale de
l’île Ika-na-mawi, et je ne comptais nullement m’arrêter
pour refaire un travail que je regardais comme
totalement terminé.
Poussés par une belle brise, nous défilâmes rapidement.
Le 2 3 , nous étions tout près de la vaste baie
de Ta-one-Roa. Ce point m’avait été signalé comme
un de ceux où les cochons sont les plus abondants
et à meilleur marché. Ignorant quelles seraient
les ressources que je trouverais à la Baie des
Iles, je résolus de profiter de mon passage pour jeter
un pied d’ancre dans ce mouillage. A six heures du
soir, nous mouillâmes à une grande distance de terre,
par douze brasses de fond, à environ deux encablures
d’un baleinier anglais. Un petit cotre était aussi à
l’ancre tout près de terre ; au moment de notre arrivée
, il hissa un pavillon tricolore ; mais , plus
tard, nous sûmes que ce petit navire appartenait à
un des ports de la Nouvelle-Zélande, et que son pavillon
était un simple signal de reconnaissance.
Le lendemain, de grand matin, le grand canot de
V Astrolabe se rendit en corvée à terre pour acheter des
vivres aux naturels ; le temps de notre séjour fut utilisé
pour lever un croquis du plan de ce mouillage,
et ce travail fut confié à M. Gervaise. Nous ne devions,
passer que quelques heures au mouillage. Aussitôt
le retour du grand canot, je voulais appareiller, et je
ne pus par conséquent donner à personne la permission
de descendre à terre; du reste, le mouillage que
nous occupions était faiblement abrité, la terre trèsm
éloignée de nous, e t, s’il nous était arrivé des forts
vents de la partie de l’est, nous eussions été fort mal
h notre aise.
A midi, le canot-major, confié aux soins de M. Gervaise,
reçut par un signal l’ordre de regagner le bord.
Le grand canot, dont nous suivions tous les mouvements
avec nos lunettes d’approche, venait aussi de
quitter la terre ; une heure après, il accostait VAstrolabe.
Il apportait une cinquantaine de cochons achetés
à bas prix aux naturels, et qui devaient être pour
nous d’une grande ressource. Immédiatement j’en fis
faire le partage entre les deux navires, et ensuite
j’ordonnai l’appareillage.
Le grand canot était commandé par M. Duroch;
il portait, en outre M. Ducorps , qui avait mission
d’opérer l’achat des vivres, ainsi que M. Demas,
chargé de faire â terre des observations astronomiques.
Les vents étaient au S. E. et déjà une houle très-
forte entrait dans la rade. A peine fûmes-nous sous
voiles que la pluie survint et tomba avec continuité ; de
forts courants de marée nous refoulaient vers le fond
de la baie, lorsque la brise fraîchit, et nous pûmes,
avec son aide, regagner facilement la haute
mer. Dans la soirée, nous doublâmes la petite île
Tetoîia-Motou, et nous aperçûmes distinctement des
brisants à 12 milles environ au large de la terre,
dont nous pûmes fixer la position d’une manière
définitive. Ce récif dangereux m’avait déjà été signalé
par plusieurs baleiniers q u i, cependant, ne s’accor-
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