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258 NOTES.
aimables , mais il m’est impossible de pi'oiiter d’une aussi sé duisante
occasion de parcourir quelques points de Van-Diémen.
N on-seulement M. Demas n’a pas les mêmes raisons que moi
pour rester à H o b a r t-T ow n , mais il en a de très-bonnes pour
entreprendre ce petit voyage. Sa convalescence est on ne peut
plus len te , et il est ind ub itable que Tair de la campagne et Texer-
cice lu i feront le p lu s grand bien et accéléreront sa gué rison .
Chaque fois que le temps lu i permet de monter à cheval et de
parcourir les environs , sa santé fait des progrès sensibles.
Il existe d ’ailleurs à P o r t-A r th u r u ne petite colonie p én iten tiaire
q u ’il est fort intéressant d’étudier ; on y envoie les condamnés
in d isc ip lin é s. Là, ils travaillent aux mines de b o u ille , et ils
sont assujettis à u ne vie d’ordre et de morale. On tâche de leur
faire oublier leurs habitudes dévergondées.
On y a aussi r éu ni une foule de jeu ne s en fan ts, déjà très-experts
dans le vice , et d ont les grandes villes d’Angleterre se débarrassent
en les envoyant à Van-Diémen. On leur donne à Port-
j\.rthur l’instruction élémentaire et la morale indispensables à
tous les h om m e s, et on leur fait apprendre divers métiers.
Le 10 janvier, M. G. Ycolant, assistant commissaire à H o b
a r t-T ow n , nou s apporte des Bibles ; il désire q u ’elles servent
aux lectures pieuses de nos malades ; à ce présent, il a jo in t u ne
vingtaine de petits im p r im é s, in titu lé s Histoires édifiantes. Ce
monsieur est membre de la société des Missions et de celle pour
Timpression et la propagation d e là Bible en langue anglaise et en
langues étrangères. T o u s ces écrits, que j ’ai examinés avec soin,
ne contiennent rien que de tr è s-o rth od o x e ; il ne s’y trouve rien
q ui sente la secte et q u i pu isse ébranler ou scandaliser les tranquilles
croyances de nos matelots. A u ssi, ai-je sc rupuleusement
rempli les intentions de Thonorable donateur. Nos malades m ’ont
prié de lu i adresser une lettre de remercîment. La Bible est in titulée
: le Nouveau-Testament de Notre-Seigneur Jésus-Christ d’après
la version revue par J .T . Osterwald, imprimé su r l’édition
de Paris de i8 o 3 , à Londres, aux frais de la Société, 1827.
Le même jo u r , je vais dîner chez S. E. le gouverneur sir
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John Franklin ; j’ai Thonneur d ’être placé près de lady Frank
lin , faveur q u i me permet d’apprécier la bonté du coe u r , les
grâces de Tesprit et Tinsti'uction de cette dame, de tout point fort
d istin gu é e . M. Demas a été in v ité , mais Tétat de sa santé Ta forcé
de remercier M. et madame Franklin.
Le 12 janvier, on célèbre un service funèbre pou r le repos de
Tâme de M. G oupil : tous ceux d ’entre n o u s , q u i sont assez valides
pour marcher, y assistent. N ou s avons invités MM. Roster,
capitaine de la Nancy, et Longuet, capitaine d u Mississipi, à vouloir
bien assister à celte triste cérémonie : ces Messieurs se sont
r endus avec empressement à cette invitation". M. Cotham officie;
q uelques personnes de la v ille ont bien v o u lu u n ir leurs prières
aux n ô tre s; les dames q u i chantent ordinairement à P é g lis e o n t
consenti, avec b eaucoup de g râ c e , à nous prêter le concours de
leur talent.
A cette occasion, quelques pounds , reste de la collecte des officiers
de l’expédition , pou r l’érection d’une pierre tumulaire à la
mémoire des officiers et matelots morts à la mer, sont remis aux
pauvi’es catholiques d’H ob a r t-T ow n .
Bernard et Baudoin me donnent de séiûeuses in q u ié tu d e s. Le
premier fut atteint d ’une dyssenterie t r è s -a ig u ë , p eu de temps
après notioe départ de la baie des Lampongs ; je craignis de le perdre
à l’époque où m ourut le matelot Leblanc. Cependant, l ’espoir
de le sauver succéda à nos premières craintes , q u o iq u ’il fût dans
u n état d’aflàissement bien voisin de la mort. L’arrow-root commençait
à être d ig é r é , les forces revenaient s en sib lem en t, la maladie
marchait vers la r é so lu tio n , lorsque le thermomètre s’a -
baissa tou t à coup à 1 2<>, p u is à 9" et 8" ; comme tous ses camarades
, il su b it Tinfluence de ce changement de température. La
dyssenterie prit promptement un caractère ch ronique ; n u l doute
q ue l’obstination q u ’il apporta à ne pas faire usage d u bassin
p la t, n’ait beaucoup contribué à cette fâcheuse terminaison;
quelques précautions que Ton p r î t , il se réfroidissait toujours
* Ce s m e s s ie u r s c om m a n d e n t d e u x b a le in ie r s f ra n ç a is , ré c em m e n t a r riv e s .
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